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La Légion de Vattel (Chapitre 3 : De Morat à Thermidor (Sept 1792- Aout 1794)

Militaire

Après la bataille de Morat, Vattel crée 4 nouvelles compagnies d'artillerie avec les canons pris aux Bernois et lève 4 bataillons de volontaires vaudois. La notion de « volontaire » est toute relative tant la pression est forte sur les hommes célibataires pour s'engager. Notamment, les dettes hypothécaires des pères sont effacées si leurs fils s'engagent et se comportent « honorablement » sous les drapeaux.

Après avoir calmé les Bernois, Vaudois et Neuchatelois sont appelés au secours par les notables genevois qui font face à une tentaive de soulèvement popularie fomentée par la France. Les Bas-valaisans romands, en révolte contre le haut Valais alémanique se joignent à eux.

Vattel, qui possède les troupes les plus professionnelles, mis à la tête de l'armée fédérée, impose sa médiation aux parties genevoises. Un compromis politiqu est imposé, protégeant la propriété privée mais instaurant une plus grande égalité entre les citoyens de la République, qui prend place au sein de la Fédération des 5 Cantons (Neuchâtel, Fribourg, Vaud, Bas-Valais,Genève) entité purement romande mais qui se tourne d'emblée vers le reste de la Suisse pour tenter de construire une nouvelle constitution.

Une armée fédérale romande est donc créée, mais chaque contingent d'infanterie reste homogène et rattaché à son Canton d'origine. Seules les réserves d'artillerie et de cavalerie sont fédéralisées officiellement. De fait, elles sont dirigées par deux officiers Vaudois, mais proches de Vattel, les frères Antoine et Pierre-François Deletraz :

L'armée Romande à l'automne 1793.

vattel 3.jpg

2 Bataillons Neuchatelois
1 Bataillon Valaisan
1 Bataillon Fribourgeois
2 Bataillon Genèvois
1 Régiment à 4 Bataillons Vaudois.
soit 10 bataillons d'infanterie
Chaque bataillon est à 5 compagnies de fusiliers, 2 compagnies de chasseurs (équippés de fusils longs) et 1 compagnie de grenadiers. Sauf au régiment Vaudois dont les 4 bataillons sont composés de 6 compagnies de fusiliers et 1 de carabiniers equippés de carabines rayées Schmidt.

6 compagnies d'artillerie à 8 canons chacune. 2 de Neuchâtel, 1 de Lausanne, 1 de Fribourg 2 de Genève.

1 Réserve Fédérale d'Artillerie de 24 canons. Officiers Neuchâtelois, servants principalement vaudois. (Antoine Deletraz) constituée avec les canons pris à Morat. Caserne à Yverdon.

Régiment Cavalerie Fédérale (Pierre-François Deletraz)

1 Escadron de la Garde Fédérale
4 Escadrons fédéraux de Dragons légers. Caserne à Avenches

A partir d'Aout 1794, soit après Thermidor, la Romandie se raproche de la France et soutient sa politique extérieure en détachant de petits contingents quand les opérations se réprochent de ses frontières.

Politique inter-helvétique

Cette politique passe d'ailleurs très mal auprès de certains bourgeois des grandes villes, surtout germanophones qui jusqu'ici tiraient par ce système de la dette de larges bénéfices de leurs investissements à la campagne, notamment dans l'industrie domestique (tissage...) ou l'agriculture de rente (fromages à pâte cuite type Gruyère).
D'autres sujets de discorde au sein de la nation hélvète en gestation viennent des conflits linguistiques, les germanophones refusant que le français et l'italien soient considérés langues officielles à l'égal de l'allemand. Ou encore religieux, les cantons catholiques s'inquiétant notamment des efforts de Genève (la « Rome Calviniste ») pour intégrer l'ensemble.
De ce fait, les négociations s'éternisent et trainent durant 7 années entrecoupées de divers moments de tension entre cantons urbains et ruraux, francophones et germanophones, catholiques et protestants.

A plusieurs reprises, les français ou les autrichiens menacent d'intervenir, qui pour défendre les romands, qui pour soutenir les alémaniques. A chque fois, les élites des deux camps trouvent des solutions, discrètes, de compromis pour continuer à laver leur linge sale en famille.
Donc, si dès le début 1793, les négociations se tiennent entre les anciens cantons et pays sujets au sujet de nouveaux traités, ou de la création d'une constitution commune, ce n'est qu'après le déclenchement de la Seconde Coalition anti-française et alors que convergent sur la Suisse les armées autichiennes et française que cette constitution, qui consacrera l'égalité entre des cantons aux régimes variés, verra le jour.

Diplomatie Neuchateloise.

Pendant ces 7 années, Vattel entretient les meilleurs rapports avec la Russie et la Saxe, on a vu pourquoi. En ce qui concerne la Prusse, il agit en funambule. Le Roi est Prince de Neuchâtel, et il désaprouve violemment la politique libérale qui y est conduite. Mais en même temps, Vattel règle toujours les contributions de la Principauté avec précision ce qui rend une reprise en main militaire de son territoire aussi bien vaine que risquée.

L'Autriche, de son coté, penche naturellement pour la défense des petits cantons catholiques germanophones. Elle y entretient l'agitation contre les tentatives de Neuchâtel et de Vaud pour faire de la Suisse un Etat Démocratique et Fédéral sur le modèle Américain.

Quand à la France, elle bascule bientôt dans la Terreur et cherche non seulement à exporter son modèle, mais aussi à annexer Genève, voire toute la Suisse selon les moments. Face à elle, Vattel joue d'abord la carte Marat, qui fait valoir que la nation Suisse suit son propre chemin vers la République et qu'il faut d'abord s'occuper de la France. Il double cette approche diplomatique d'une habile propagande vantant ses qualités militaires et la difficulté de prendre un pays montagneux et hostile alors qu'on peut en obtenir tout ce qu'on veut par la discussion puisque lui aussi est en marche vers la Démocratie. Bref, une version typiquement helvétique de la Dissuasion, appelée à un grand avenir.

Evenements

D'octobre 1792 à Décembre 1792 : Crise de Genève
1793 et jusqu'à juillet 1794 : Terreur en France. Fédéralisation et neutralité de la Suisse Romande.

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