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Pourquoi les armes de Genolhac portent une bande lozengée comme celles de la moitié des communes du Gard

Le système héraldique français a beaucoup influencé le système britannique. Une grande partie de la terminologie et des classifications en sont extraites. Cependant, avec la chute de la monarchie française (et plus tard de l'Empire), il n'y a pas actuellement de Fons Honorum (pouvoir de délivrer et de contrôler les honneurs) pour appliquer strictement le droit héraldique comme le fait le College of Arms dans les pays du Commonwealth. Les blasons sont considérés comme une propriété intellectuelle d'une famille ou d'un organisme municipal. Les armes prises en charge (armes inventées et utilisées par le détenteur plutôt que par une autorité) sont considérées comme valables sauf si elles peuvent être prouvées au tribunal comme copiant celles d'un détenteur antérieur.
Même sous la monarchie, porter les armes ne fut jamais limité aux familles nobles. Dès le 15ème siècle, de nombreuses municipalités, sociétés et même simples citoyens utilisaient des armoiries. Au lieu de bannir leur utilisation, le roi de France y voyait une opportunité de gagner de l'argent pour le trésor royal. Pour être protégées, les armes devaient être enregistrées dans des armoriaux publics, ce qui était taxé par les officiers publics qui délivraient les certificats d'enregistrement.
Donc, en règle générale:
Héraldique britannique = armes concédées + restriction aux familles nobles + organe spécial d'experts (collège d'armes) chargé d'arbitrer les conflits.
Héraldique française = Armes présumées + Libre utilisation + Protection du premier porteur des armes par le juge civil.

Mais il y a des exceptions. Et les armes de Genolhac en font partie. Elles sont octroyées, et probablement par la force. La première mention des armoiries actuelles de la municipalité de Genolhac date de 1696, donc AVANT que Jean Pierre Bondurand en soit parti. A cette date, ce dessin est crédité à "La Communauté des habitants de Genolhac". La communauté d'habitants est, avec la seigneurie et la paroisse, l'un des trois cadres de la vie à la campagne. La communauté d'habitants est une personne morale, elle jouit d'une existence légale. Elle est propriétaire des communes. Elle est responsable de l'entretien et des réparations du presbytère, de la nef et du clocher de l'église, du cimetière, des blanchisseries. Elle est responsable de la levée des taxes royales.
Sous Louis XIV, un armorial général fut érigé de 1696 à 1700, en vertu de l'édit royal de novembre 1696, sous la surveillance de Charles René d'Hozier (1640-1732), juge d'héraldique française et généalogiste du roi. Des émissaires sillonnent tout le royaume et des bureaux sont établis où les propriétaires d’armoiries feront leurs déclarations et où ceux qui souhaitent les recevoir viendront présenter leurs demandes. Après examen, des brevets portant le dessin sur parchemin du blason leur seront remis et leurs armes seront décrites et dessinées dans la collection générale conservée à Paris.
L’effet du zèle des greffiers de Charles René d’Hozier sur les recettes fiscales a entraîné de nombreuses cessions d’armoiries, soit pour remédier au manque d’armoiries, soit au refus de communiquer, pour éviter les cas d’homonymie, ou pour d'autres raisons de parenté ou d'héraldique. Les agents de l'Armorial Général ont dû lutter contre l'inertie, voire l'opposition, de plusieurs catégories. Le Conseil a rendu plusieurs jugements pour assurer son exécution, soit en modérant le zèle excessif des agents, soit en contraignant les récalcitrants. De nombreuses communautés n'ont pas compris le problème. En dehors des communautés et des chapitres d'artisanat, ils n'avaient parfois pas de blason particulier et les agents royaux devaient souvent leur attribuer des blasons avec un score et des couleurs aléatoires.
En Languedoc, de nombreuses communautés d'habitants ont été enregistrées de force sous des armoiries aléatoires, avec le style local distinctif de lozenges en rayures horizontales, verticales ou diagonales. Genolhac, haut lieu de la résistance huguenote, en fait partie. On peut dire que ces armes sont l'un des symboles de la période difficile. Alors que de nombreux huguenots de Genolhac, y compris Jean-Pierre Bondurand, ont dû fuir pour sauver leur vie, le pouvoir central a imposé ces symboles pour taxer leurs anciens voisins.

The French system of heraldry greatly influenced the British system. Much of the terminology and classifications are taken from it. However, with the fall of the French monarchy (and later Empire) there is not currently a Fons Honorum (power to dispense and control honors) to strictly enforce heraldic law like College of Arms do in theCommonwealth countries.
Coats of arms are considered an intellectual property of a family or municipal body. Assumed arms (arms invented and used by the holder rather than granted by an authority) are considered valid unless they can be proved in court to copy that of an earlier holder.
Even under the Monarchy, bearing arms was never restricted to noble families. As soon as the 15th century, many municipalities, corporations and even simple commoners used coat of arms.
Instead of banishing their use, the King of France saw there an opportunitiy to make some Money for the Royal Treasure, so to be protected, arms had to be registered in public armorials, and this was taxed by the public officers who delivered the certificates of registration.
So as a rule of thumb:
British heraldry = Granted arms + Restriction to Noble families + Special body of expert (College of Arms) to arbitrate conflicts.
French Heraldry = Assumed arms + Free use + Protection of the earliest bearer of the arms by the civil judge.

But there are exceptions. And Genolhac arms are one of them. They are granted, and probably by force.

The earlier mention of the present Coat of Arms of the Municipality of Genolhac is 1696, is BEFORE Jean Pierre left. At that date, this design is credited to "La Communauté des habitants de Genolhac".

The community of inhabitants is, with the lordship and the parish, one of the three frames of life in the countryside. The community of inhabitants is a legal person, it enjoys a legal existence. She owns the communals. She is in charge of the maintenance and the repairs of the presbytery, the nave and the bell tower of the church, the cemetery, the laundries. She is responsible for raising royal taxes.
Under Louis XIV, a general armorial was erected from 1696 to 1700, by virtue of the royal edict of November 1696, under the supervision of Charles René d'Hozier (1640-1732), French heraldry judge and genealogist of the king.

Emissaries go out all over the kingdom and offices are set up where the owners of coats of arms will make their declarations, and where those who wish to receive them will come to present their requests. After examination, patents bearing the drawing on parchment of the coat of arms will be given to them, and their arms will be described and drawn in the general collection kept in Paris.

There were many assignments of coat of arms by the effect of the zeal of the clerks of Charles René d'Hozier to bring in tax revenues1, either to overcome the lack of coats of arms or the refusal to communicate, to avoid cases of homonymy, or for other reasons of kinship or heraldry.

 

The agents of the General Armorial had to fight against inertia, or even opposition, from several categories. There have been several judgments of the Council to ensure its execution, either by moderating the excessive zeal of the agents, or by compelling the recalcitrant.

Many communities did not see the point. Outside the craft communities and chapters, they sometimes did not have a particular coat of arms, and royal agents often had to assign them coats of arms with a score and random colors.

In Languedoc, many community of inhabitants were forcibly registered under such random coat of arms, with the distinctive local style of lozengy horizontal, vertical or diagonal stripe. Genolhac, highlight of the Huguenot Resistance was one of them.

One can say these arms are one of the symbols of the rough times. While many Huguenot from Genolhac , inluding Jean-Pierre Bondurand, had to flee for their lives, the central power imposed these symbols to tax their former neighbours.

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