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  • Deuxième interlude : Trois Cavaliers

     

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    Trois cavaliers étaient attablés dans la minuscule auberge d'Aramon. L'un était petit, la peau mate, d'énormes poches sous les yeux et une silhouette qui faisait plus penser à un marchand grassouillet qu'au fin diplomate et habile guerrier qu'il pouvait être aussi. On l'appelait Elie le Syriaque, l'autre, Bondurand, était très charpenté avec des yeux gris clair plissés comme un Magyar. C'est le troisième , Bernard, un grand chevalier aux cheveux d'argent avec des manières de fin lettré qui ouvrit la discussion :

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  • Chapitre 2.16 : La Trêve de Noël (Décembre 1200)

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    Décembre débute dans une fraîcheur humide à Marseille. Les vents marins, bien que modérés, s

    emblent glisser jusqu’à mes os affaiblis. Depuis ma blessure au thorax, je peine à respirer librement. Chaque inspiration est une épreuve, comme si le poids de la guerre continuait à peser sur ma poitrine. Pourtant, l’heure est aux négociations. À Saint-Victor, sous l’égide du légat pontifical, les factions se préparent à discuter de paix. Je devrais me réjouir de cette opportunité, mais je ne ressens qu’un profond détachement, comme si l’issue était déjà scellée, à l’image d’un livre que Dieu seul peut clore.

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  • Chapitre 2.15 : Les cicatrices de la guerre (Octobre-Novembre 1200)

    La cité d’Arles, reprise par les Catalans, portait les stigmates profonds de son siège. Les murailles ébréchées et les maisons écroulées composaient un tableau d’une mélancolie austère. Les rues empestant la suie et la boue étaient hantées par des âmes errantes, victimes de la guerre, tâchant de reconstruire un semblant de quotidien. Les drapeaux catalans flottaient sur les remparts, mais cette victoire symbolique semblait creuse, marquant davantage un retour forcé à l’ordre qu’une véritable résolution du conflit.

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  • Chapitre 2.14 : La chute d’Arles (septembre 1200)

    Je m’éveille ce matin sous le souffle léger de la brise marine, qui apporte avec elle les senteurs salées de la Méditerranée. Le chant des mouettes me parvient par vagues, mêlé au grondement lointain des charrettes sur les pavés et au cliquetis des cordages des navires dans le port. Les murs épais de l’abbaye de Saint-Victor renvoient une fraîcheur bienfaisante, un contraste saisissant avec la moiteur estivale qui règne dehors. Cependant, cette fraîcheur ne parvient pas à alléger mon âme, alourdie par les tourments.

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  • Chapitre 2.13 : Entre la vie et la mort (6 au 30 Août 1200)

    r212.jpgLorsque je réfléchis à ces jours sombres, je ne saurais dire avec précision où la réalité s'arrête et où commence le délire. Ma blessure m'a laissé plongé dans un abîme de souffrances et de visions confuses, entrecoupées de brefs éclats de lucidité. Ce mois d'août, je ne l'ai véritablement vécu qu'à travers un brouillard de fièvre et de cauchemars.

    Je me souviens vaguement des premiers jours, juste après la bataille. Des visages familiers apparaissaient à mon chevet : Basile, le regard inquiet, veillait à mes pansements ; Arnulphe, plus réservé, murmurait parfois une prière. Et Adalasie… J'ai vu son visage baigné de larmes plus souvent que je ne saurais compter. Elle me tenait la main, mais ses mots m'échappaient, noyés dans le bourdonnement incessant de ma fièvre.

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  • Chapitre 2.12 : (4&5 Août 1200) : la bataille de Rousset

    4 Août 1200

    La veille de la bataille, une tension sourde régnait dans notre camp. L’air, lourd d’odeurs de sueur et de cuir, portait aussi les murmures d’hommes qui se préparaient à livrer ce qui pourrait être leur dernier combat. Je m’étais levé tôt, bien avant que le soleil ne perce les collines de Provence, pour trouver un semblant de sérénité dans une prière solitaire. Mais même dans le silence du matin, mes pensées s’agitaient comme des vagues déchaînées.

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  • Chapitre 2.11 : Offensive niçoise

    r210.jpg30 juillet 1200 – Château de Trets

    Il était midi passé lorsque Bernard d'Aspremont fit son entrée dans la grande salle du château de Trets. Mon cœur se serra en voyant son visage fatigué, ses traits marqués par la poussière et les longues nuits sans sommeil. Mais son pas était ferme, et ses yeux, brûlants de détermination, trahissaient l’énergie indomptable de notre cause.

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  • Chapitre 2.10 : Le Siège d’Arles

    r209.jpgJuillet déploie son soleil implacable sur les plaines et les eaux miroitantes du Rhône, rendant chaque jour du siège plus éprouvant pour les hommes et les bêtes. Arles, avec ses remparts puissants et ses tours surveillant les alentours, résiste avec l’opiniâtreté d’un lion acculé. La cité est un verrou qu’il nous faut briser pour sécuriser les communications entre les Baux, Marseille, et Toulouse. Bertrand de Comminges, arrivant avec ses forces toulousaines, a franchi le Rhône à hauteur de Beaucaire et Tarascon, une opération audacieuse qui nous ouvre la voie pour lancer l’assaut.

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  • Chapitre 2.9 : La Stratégie des Deux Armées (Juin 1200)

     

    Les jours s’allongent et le soleil du mois de juin dévore les campagnes provençales. Pourtant, l’éclat des moissons en devenir contraste avec les nouvelles sombres qui nous parviennent. Les liaisons avec Forcalquier se font de plus en plus ardues. Les messagers parlent de routes peu sûres, de villages abandonnés et de champs incendiés. Non seulement la campagne aixoise est à feu et à sang, mais la rive nord de la Durance souffre également de raids sporadiques. Chaque coup de main, chaque escarmouche laisse des traces indélébiles sur une région déjà éprouvée.

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  • Chapitre 2.8 : "L'Épine dans la Plaie"

    EHK 14 garde-de-palais-nubien-pe75071.jpgLa lumière du printemps peine à adoucir la douleur qui habite nos cœurs. Diogo n’a pas survécu à ses blessures. J’apprends sa mort à l’aube, lorsqu’un écuyer vient m’annoncer la nouvelle. Je me rends sans tarder à la tente des blessés où repose son corps. Ses traits, autrefois empreints d’une force tranquille, sont désormais figés dans un calme irréel. À ses côtés, Basile de Macourie pleure en silence, ses larges épaules secouées par des sanglots. Je m’approche, posant une main sur son bras. Il lève les yeux vers moi, et dans son regard, je vois une rage froide et une douleur dévorante.

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