Il était une fois un pauvre paysan qui s'appelait Noël.
Noël était né le 25 Décembre, dans un petit village de Lorraine entre Villerupt et Briey.
Le ciel a souvent des teintes étranges. Le nom des patelins s'termine par ange. C'est un vieux pays pas très connu. Y a pas de touristes dans les rues.
Ses parents étaient des prolos. Pas vraiment des déglingos. Juste des rapiats de première. Flairant l'aubaine, ils l'avaient baptisé Noël.
« Tu vois Germaine ? Le niard, on y fête d'un coup Noël, son anniversaire et sa fête, ni vu, ni connu j't'embrouille ! Ho ho ho ho ! »
Ah on s'marrait bien à l'époque dans c'patelin dont le nom se terminait par ange !
Mais des anges, y en avait pas beaucoup. Juste un qui passait par là et qui glissa à l'oreille de la maman :
« t'inquiètes pas Germaine, tu pourras toujours lui donner un chocolat, et un pain d'épice à la Saint Nicolas ! Où à la Saint-Sulpice !»
Et ainsi, sa brave femme de maman, chaque année pour la Saint Nicolas, offrait au petit Noël une barre de chocolat, à la Saint Sulpice, un morceau de pain d'épice, et pour son anniversaire un petit cadeau de Noël.
Oh ce n'était pas grand chose bien sûr ! Il faut dire que les parents ne roulaient pas sur l'Or... En plus ils étaient un peu pingres... Ah ? Je l'ai déjà dit ? Bon, faut m'excuser, hein ?
Qu'est ce que je disais ? Bon, c’est pas grave...
Bien des années plus tard, Noël avait bien grandi. Il avait repris les champs de ses parents où il cultivait des patates.
Il aimait bien les patates Noël. Ça poussait bien, tout seul, dans la belle terre de Lorraine. Fallait juste se baisser pour les ramasser. Il avait fait ça toute sa vie. C'était dur et fatigant, mais bon, il faut bien travailler, non ? Pourquoi se plaindre ? La seule chose qui l'ennuyait c'est qu'il travaillait tout seul de longues heures, et ça, c'était le coté le moins agréable.
Il était devenu vieux, et il y a bien longtemps que plus personne ne lui offrait de barre de chocolat à la Saint Nicolas, ni de pain d'épice à la Saint Sulpice. Alors à Noël, il mangeait en général tout seul, ses pommes de terre bouillies. Avec un peu de choucroute quelques tranches de fuseau lorrain et un verre de vin de Moselle pour marquer le coup.
Un jour qu'il revenait du marché où il avait vendu ses patates, il marchait dans la neige. La bise soufflait, et il faisait vraiment très froid. Il s'arrêta devant une Boulangerie, et s'acheta un croissant et un pain au chocolat. Ben oui, on devient gourmand avec l'âge. Il reprit la route en grignotant son croissant quand soudain, aveuglé par la neige, une bicyclette vint le percuter.
C'était une toute petite jeune fille et elle était à présent par terre, grelottant de froid et de peur. Noël l'aida à se relever, et , dans un élan de générosité dont il ne se savait pas capable lui offrit son pain au chocolat.
- « Oh merci » lui répondit elle en dévorant sa friandise. Je vous souhaite une bonne Saint-Nicolas !
Et elle reparti sur son vélo....
- « Saint Nicolas ? Ah oui, on est le 6 décembre se dit Mr Noël. Bah... il y a bien longtemps que personne ne m'a offert ma barre de chocolat, et maintenant, c'est moi qui donne mon pain au chocolat à une petite fille que je ne connais pas. Ho ho Ho ho ! Que c'est drôle.... »
Puis il termina son chemin avec une joie nouvelle dans le cœur et en pensant au sourire de la petite fille...
Le lendemain, alors qu'il ouvrait sa porte pour aller cultiver ses patates, il eut du mal à la pousser.
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« Mais que se passe t-il ?
Il n'a tout de même pas neigé tant que ça ! Qu'est ce qui coince ? »
A force de pousser il parvint à se faufiler et là ! Quelle surprise ! Un gros paquet cadeau !
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Ah ça ! Mais qui a oublié ça ici ?
Sur le paquet, il y avait un petit mot avec une adresse : « Pour le gentil monsieur Noël qui donne son pain au chocolat aux petits anges »
Ah ah ah... mais qu'est ce que c'est que cette blague ? Ce n'était pas un ange, c'était juste une petite fille à vélo... C'est sûrement son papa qui a voulu me remercier, mais il a exagéré ! Qu'est ce que c'est que ce gros paquet ?
Alors il ouvrit le papier cadeau. Et il ouvrit le gros carton marron. Et il ouvrit le petit carton blanc avec plein de dessins dessus. Et là, il vit une friteuse.
Sais tu ce qui était écrit sur le couvercle de la friteuse ? « Magic Friteuse 2000 » Des frites pour tout un régiment avec seulement une patate !
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« Ho ho ho ho !!! Ils ne savent plus quoi inventer ces publicitaires ! Franchement, ils écrivent n'importe quoi pour vendre ! Ce monsieur a du se faire avoir, et comme il est déçu, il s'est débarrassé du truc... Je comprends mieux.... Mais bon, après tout, je suis tout seul, alors si elle me fait des frites avec une seule patate, eh bien, ce sera bien suffisant pour moi ! »
Il rangea la Magic Friteuse 2000 et partit dans les champs. Et il y travailla tout seul, comme d'habitude.
Quelques jours plus tard, c'était Noël et, sûrement troublé par cette histoire, Mr Noël avait oublié de s'acheter sa choucroute d'anniversaire !!! Et même son fuseau lorrain !
Il n'avait qu'un peu de lard frais à griller et ses patates crues.
- « Bouh !!! je ne vais quand même pas bouffer des patates au lard pour mon anniversaire se lamenta t il. »
Quand soudain, il se rappelé sa nouvelle friteuse. Il regarda le mode d'emploi : il n'y avait rien de plus simple, il n'avait jamais vu une friteuse comme ça. D'après le dessin, il suffisait d'entrer une patate dans la trappe sur le dessus, de remplir le réservoir avec un demi litre d'huile. La Magic Friteuse 2000 épluchait la patate, découpait la patate en frites, et cuisait ces frites dans l'huile.
Les frites ressortaient ensuite bien égouttées dans un tiroir spécial.
Sur le mode d'emploi, il voyait une montagne de frites sortir, et on expliquait qu'il fallait ressortir le tiroir tant que des frites tombaient. '
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« Ah là là, quelle blague se dit il. Si je mets une patate, eh bien, j'aurais autant de frites qu'on peut en couper dans une patate, pas plus d'un tiroir, peut être même moins ! Allons y !»
Il mit donc une de ses plus jolies patates dans l'appareil, et se mit à cuire un peu de lard à coté.
A peine le lard était-il cuit que la « Magic Friteuse 2000 » se mit à sonner.
Mr Noël tira le tiroir. Il était plein de frites magnifiques, odorantes, dorées à souhait.
Il vida le tiroir dans son assiette, formant une petite pyramide de frites à coté de son lard grillé, et se mit à manger de bon appétit.
Finalement, même sans choucroute, c'était un chouette anniversaire !
Il n'avait même pas fini ses frites que la machine se remit à sonner. Et sonner, et sonner.. Curieux , Mr Noël s'approcha. Le tiroir était à nouveau plein !
- j'ai la berlue ? J'ai mis une belle patate, d'accord, mais je n'aurais pas pensé que ça fasse tant de frites !
Il retira les frites, mais il n'avait déjà plus faim. Il se demandé ce qu'il allait pouvoir en faire, quand la machine sonna encore.
Et elle re-sonna, encore et encore, plein, plein plein de fois ! Eh oui, Mr Noël avait des frites pour tout un régiment ! Il n'allait pas manger tout ça ! Comment était-ce possible ? Et que faire de toutes ces frites ?
Mr Noël habitait près de l'aire de jeux de son village, tu sais, ce village dont le nom se termine par « ange »entre Briey et Villerupt. Alors il appela les enfants et les mamans de l'aire de jeu :
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« Venez ! Venez tous ! J'ai fait trop de frites ! Ce serait dommage de gaspiller !!! »
Les enfants n'osaient pas venir, alors une maman s'approcha et vit la montagne de frites sur la table de Mr Noël.
Mais c'est vrai ! Il y en a beaucoup ! Merci Mr Noël, vous avez faim les enfants ?
Ah ben oui, pour des frites, la plupart des enfants ont toujours faim ! Alors toute la bande de l'aire de jeu débarqua et dévora tant et tant de frites qu'à la fin, quand plus personne n'en pouvait plus, il n'en resta pas une seule.
Pour les enfants, c'était à qui dirait « MERCI » le plus fort. Les mamans, se demandaient pourquoi ce Mr Noël avait fait tant de frites.... Alors elle rentrèrent chez elle et discutèrent ensemble.
Le lendemain, en allant travailler au champs, il vit toutes les mamans alignées sous une grande banderole. Sur la banderole, il y avait écrit « Joyeux Anniversaire Mr Noël ».
Il ne remarqua pas qu'elles avaient mis leur tenue de travail, ce n'est qu'en arrivant devant son champ qu'il s’aperçut que toutes l'avaient suivi. Elles retroussèrent leur manche et l'aidèrent à bêcher son champ de patates.
Et 3 semaines plus tard, à la Saint Sulpice.... il eut son pain d'épices !
