Je me tiens devant les lourdes portes du château de Trets, ce lieu qui a vu grandir Barral et moi, et une foule de souvenirs me submerge. Le vent sec et chargé d’histoire semble chuchoter à mes oreilles le rire de mon frère aîné. Barral, de quatre ans mon aîné, avait toujours été une figure imposante à mes yeux. Plus qu’un frère, il était un guide, un protecteur, celui que j’essayais, en vain, d’imiter. Combien de fois, enfants, m’avait-il devancé dans nos jeux dans la cour, sautant plus haut, courant plus vite, combattant mieux que moi avec une branche d’olivier comme épée ? Aujourd’hui encore, le simple souvenir de son assurance m’écrase d’un mélange d’admiration et de regret.
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Chapitre 1.3 : Le Conseil de la Maison Communale (22 février 1193)
Les imposantes voûtes de la Maison Communale résonnaient des murmures et des bruits feutrés de discussions privées. Une lueur dorée émanait
des chandeliers massifs, projetant des ombres vacillantes sur les tentures richement ornées. Les représentants des marchands marseillais étaient tous présents, attablés autour d’une longue table de chêne. Des visages graves, certains marqués par les années passées à arpenter les mers ou à superviser les docks. Leur présence était à la fois une forme de respect et une marque de pression discrète.
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Chapitre 1.2 : L'assaut de Saint-Victor (une heure plus tôt)
Les cloches sonnaient à toute volée, déchirant l’air paisible du crépuscule. Les murs de l’abbaye résonnaient des échos d’une agitation grandissante en contrebas. À travers les fenêtres étroites, on distinguait une marée humaine se pressant autour des murs de Saint-Victor, brandissant des torches et scandant des cris. L’angoisse imprégnait chaque recoin de l’abbaye.
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Chapitre 1.1 : Un triomphe ambigu (21 Février 1193)
Je sentais le balancement irrégulier de chaque pas sous moi, comme une houle terrestre. Juché sur les épaules d’un colosse — un forgeron aux bras comme des troncs et au souffle marqué par les vapeurs de vin —, je dominais une mer humaine en effervescence. Les émeutiers qui m’avaient sorti de Saint-Victor m’escortaient maintenant en une procession bruyante, leurs cris éclatant comme des vagues contre les façades de pierre. Nous avancions depuis le Quai du Port, serpentant entre les étalages abandonnés et les barques amarrées, en direction de la place des Accoules.
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HK 104 : Tirso Codera
Alors que les troupes arlésiennes quittent la ville, la population observe en silence, une émotion mélangée de soulagement et de méfiance. Je salue Ramon d'un signe de tête. « Adéu, Ramon. Que la paix te soit douce.» Il répond avec un sourire triste avant de s'éloigner.
C'est alors qu'un noble catalan s'avance vers moi. Son port est droit, ses épaules larges, et son regard fixe le mien sans ciller. « Sire Roncelin, puis-je vous parler en privé ?» demande-t-il d'une voix profonde et assurée.
« Bien sûr, à l'écart,» réponds-je, intrigué par sa démarche.
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HK 103 : La Légende d’Ananta Varma, le Cavalier de la Mer
Dans les rives ensoleillées de Bharukaccha (aujourd'hui Bharuch, dans le Gujarat), un port grouillant de vie et d’opulence au XIIe siècle, naquit Ananta Varma, fils aîné d’un noble marchand de la caste des Kshatriya. Son père, Vatsala Varma, combinait l’art du commerce et celui de la guerre, protégeant les navires de sa flotte contre les pirates de la mer d’Oman. Ananta, élevé dans le faste des palais du port, excellait à cheval et maîtrisait dès son jeune âge le talwar, la lame recourbée des guerriers indiens. Mais il portait aussi le poids d’une tradition rigide : la caste des Kshatriya exigeait qu’il suive les traces martiales de ses ancêtres.Un dilemme tragique le fit vaciller. À l’aube de ses vingt-cinq ans, son père exigea qu’il épouse une jeune fille d’une famille alliée pour sceller une alliance commerciale. Pourtant, le cœur d’Ananta appartenait à Devika, une courtisane brahmane dont la beauté égalait l’éclat de la lune. Une union avec elle serait non seulement un déshonneur, mais une violation des lois rigides des castes. Confronté à cette injonction, Ananta tenta de négocier avec son père, mais le vieil homme resta inflexible. Devika fut bannie du domaine familial, et Ananta, déchiré entre le devoir et le désir, choisit l'exil pour préserver son amour et son honneur. -
hk 102 : Evêque Guillaume Ier de Vénéjan
Guillaume Ier de Vénéjan, issu de la maison de Sabran, fut le 25ᵉ évêque d'Uzès, exerçant son épiscopat de 1190 à 1204.
Guillaume de Vénéjan, en tant qu'évêque d'Uzès, était intégré dans le système féodal du sud de la France, reconnaissant l'autorité du comte de Toulouse tout en maintenant des alliances stratégiques avec des familles nobles locales et d'autres seigneurs pour renforcer sa position et celle de son diocèse.
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HK 101 Alphante de Methamis
Appartenant à l'Eveque de Carpentras, les terres de Methamis sont en 1200 à Alphante ou Alfante qui lui prête hommage.
Ses 3 fils, Alphante le jeune, Bertand et Rostaing seront co-seigneurs des lieux et prêteront à leur tour hommage en 1229, toujours à l'évèque.
Le village historique de Méthamis est bâti sur un promontoire rocheux dominant le canyon creusé par la Nesque. L'église qui le domine date du XIIe siècle.
Déjà occupé au Néolithique, il revit grâce à l'agriculture et à la qualité de vie qu'il offre. -
HK 100 : Jourdan de Rivejor
Pour mon centième chevalier, il s'agit d'un personnage créé de toutes pièces. J'espère que vous aimerez sa biographie.
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HK 99 : Ermessinde d'Alleins
Ermesinde d'Alleins, née vers 1175 dans le village provençal d'Alleins, est la fille unique de Volvevard d'Alleins, seigneur local réputé pour sa bravoure. Le château familial, en grande partie troglodytique, est perché sur un éperon rocheux dominant la plaine entre Salon-de-Provence et le Luberon, offrant une vue imprenable sur les paysages vallonnés et les champs d'oliviers caractéristiques de la région.