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HK 100 : Jourdan de Rivejor

Pour mon centième chevalier, il s'agit d'un personnage créé de toutes pièces. J'espère que vous aimerez sa biographie.hk100.png

L’histoire de Jourdan de Rivejor, chevalier du Royaume de Jérusalem

Né sous un astre de feu et de sang, en l’an de grâce 1168, sur les rives sacrées du Jourdain, dans l'humble bourgade de Rivejor selon son nom franc, connue alors sous le nom de Bet-Yerah (l’actuelle Khirbet Kerak), Jourdan vit le jour dans un monde tourmenté où le fer et la foi régnaient en maîtres. Son nom, Jourdan, lui fut donné en mémoire du fleuve qui avait vu naître le Christ, symbole d’une promesse divine dans un monde de ténèbres. Son père ? Un homme de haut lignage, mais son nom resta enfoui dans l’ombre, car il s’agissait d’un adultère aussi honteux qu’irrévocable. Sa mère, une humble chrétienne orthodoxe de Palestine, l’éleva seule dans l’amour et la piété, gardant farouchement le secret de sa naissance.

Malgré la bâtardise, le destin ne laissa point Jourdan dans la misère. Son père inconnu, fidèle à un serment peut-être plus fort que son honneur, veillait de loin sur son sang. Des fonds arrivèrent par voies mystérieuses, suffisants pour assurer son éducation auprès du curé catholique de la bourgade, un vieil homme nommé Père Mathias. Celui-ci, ému par le regard ardent du jeune garçon et sa ferveur, lui enseigna les lettres latines, les psaumes, et les rudiments de ce savoir qui, en ces terres croisées, s’avérait aussi tranchant qu’une lame.

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Balian d’Ibelin

À l’âge de dix ans, sa mère, pressentant que son avenir ne se forgerait qu’en acier, le plaça comme écuyer auprès de Balian d’Ibelin, l’un des seigneurs les plus respectés du Royaume de Jérusalem. Balian, conscient que le jeune garçon aux manières courtoises et au visage grave ne pouvait être que d’une ascendance noble, l’accueillit avec des égards particuliers, mais sans jamais poser de questions. Était-ce la stature discrète qui suivait Jourdan dans l’ombre? Toujours est-il que l’enfant, loin de s’enorgueillir, se fit plus humble encore, travaillant d’arrache-pied pour mériter chaque récompense, chaque mot de louange.

Doué d’un esprit vif et d’un courage incandescent, Jourdan devint, à seize ans, chevalier par la main de Balian lui-même. Sa jeunesse était de fer, ses bras puissants comme le roseau du Jourdain, et son cœur, un brasier alimenté par cette bâtardise qu’il portait comme un cilice. Durant seize années, il guerroya sans relâche aux côtés des chevaliers croisés, tenant la frontière du royaume contre les assauts incessants des Sarrazins. Sa bravoure devint légendaire dans les récits des tentes et des remparts, son nom honoré jusque dans les campements françois.

Mais en 1199, un drame vint rompre le cours tumultueux de son existence. Sa mère, agonisante, l’appela à son chevet dans un dernier soupir. « Ton père… Rostang », murmura-t-elle avant que la mort ne l’emporte, emportant avec elle toute autre révélation. Ce prénom provençal, inconnu et pourtant familier, frappa Jourdan comme un glas. Avant d’expirer, elle lui avait confié un petit coffret comportant quelques pièces d'or et d'argent, les restes de l'héritage de son père, et aussi un objet étrange : une chevalière de noble facture, marquée du sceau d’un dragon bicéphale, symbole ancien qu’il ne connaissait point.

Déboussolé, mais guidé par la flamme d’une nouvelle quête, Jourdan prit la mer. En l’an 1200, il débarqua à Marseille, ville bouillonnante où les langues de l’Orient s’entremêlaient aux accents d’Occitanie. Le chevalier du Jourdain, vêtu de cottes usées par la guerre et de cendreuses cicatrices, portait un blason qu’il avait choisi pour lui-même : de sable au chevron d’argent. Certains disent qu’il évoquait les ondes noires du Jourdain coupées d’une éclatante lumière d’espoir ; d’autres murmuraient que ce choix était celui d’un homme cherchant, parmi les ombres, à trouver son chemin vers la clarté.

Ainsi s’engagea-t-il dans une quête de racines, traquant le nom de Rostang et le secret de la chevalière à travers les chemins rocailleux de Provence, portant sur ses épaules tout le poids du destin. Chevalier d’un royaume lointain, banni par son propre sang et pourtant noble par le cœur, Jourdan de Rivejor s’en allait défier l’histoire pour prouver qu’un bâtard né au bord du Jourdain pouvait inscrire son nom au panthéon des preux.

 

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