UA-111954829-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

HK 104 : Tirso Codera

Alors que les troupes arlésiennes quittent la ville, la population observe en silence, une émotion mélangée de soulagement et de méfiance. Je salue Ramon d'un signe de tête. « Adéu, Ramon. Que la paix te soit douce.» Il répond avec un sourire triste avant de s'éloigner.

C'est alors qu'un noble catalan s'avance vers moi. Son port est droit, ses épaules larges, et son regard fixe le mien sans ciller. « Sire Roncelin, puis-je vous parler en privé ?» demande-t-il d'une voix profonde et assurée.

« Bien sûr, à l'écart,» réponds-je, intrigué par sa démarche.

 

Nous nous éloignons de la foule et trouvons un coin tranquille sous un porche. L'homme se présente : « Je suis Tirso Codera. Je vous apporte des informations qui pourraient vous intéresser.»

Son visage est marqué par des traits nets : une peau mate claire, des cheveux bruns foncés coupés ras, un front haut et des yeux gris acier. Une détermination froide se mêle à une bonté sous-jacente. Il porte un écu gironné d'or et de gueules sur une tunique blanche, symbole de son lignage.

« Que puis-je pour vous, Sire Tirso ?»

« J'ai appris quelque chose de troublant,» commence-t-il. « Il y a quelques mois, l'un des mercenaires catalans, un Maure nommé Rashid Al-Khalfioui, a joué un rôle douteux dans la décision des Arlésiens de ne pas porter secours à Marseille lors des combats contre les Sarrazins.»

Je fronce les sourcils, intrigué par ces révélations. « Continuez.»

« Rashid a plaidé contre toute intervention auprès des Arlésiens, affirmant que leurs intérêts étaient de rester neutres. Moi, je soutenais qu'une entente temporaire entre chrétiens était nécessaire pour faire face à la menace commune. Mais Ramon de Cervera a tranché en faveur du Maure, prétextant qu'il était là pour défendre les intérêts du Roi d'Aragon uniquement, bien que ce même Roi soit aussi Comte de Provence.»

Il s'arrête un instant, son regard brillant d'indignation. « En tant que Comte de Provence, il aurait dû protéger ses vassaux contre un ennemi commun, qui plus est un infidèle et esclavagiste.»

Je ressens la colère et la frustration dans sa voix. « Et que voulez-vous de moi, Sir Codera ?»

« Rashid Al-Khalfioui s'est moqué publiquement de ma position, me traitant de naïf politique. Je ne peux laisser cet affront impuni. Je vous offre mes services, Roncelin. Laissez-moi vous aider à consolider vos forces. Ensemble, nous pourrons laver cet affront et rétablir l'honneur de nos terres.»

Je l'observe un moment, pesant ses paroles. Tirso Codera dégage une force tranquille, un mélange rare de bonté et de détermination. « Votre proposition est noble, et votre cause juste. Je vous accepte à mes côtés, Tirso. Nous combattrons ensemble pour la justice et l'honneur.»

Un sourire s'étire sur ses lèvres. « Merci, Roncelin. Ensemble, nous ferons face à tous les ennemis, extérieurs comme intérieurs.»

Ainsi, sous les derniers rayons du soleil d'Arles, une nouvelle alliance se forge. Tirso Codera devient un allié de poids, et je sens que son arrivée marquera un tournant dans notre lutte pour l'honneur de la Provence.r209.jpgHK104 Tirso Codera.jpg

Écrire un commentaire

Optionnel