Mais cet équilibre ne plaît pas à tout le monde, et surtout pas au Roi d’Aragon. Par des manœuvres diplomatiques habiles, il commence dès l'année 1194 à me discréditer. Ses émissaires colportent des rumeurs, relayées par certains hauts prélats de Catalogne et d’Italie. Ils m’accusent d’avoir renié mes vœux monastiques, allant jusqu’à demander au Pape de me forcer à les honorer ou de m’excommunier.
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Chapitre 1.7 : Colères et compromis en Provence (1193)
C’est une soirée de l'automne 1193 que tout commence. Assis dans une salle austère de l'abbaye de Montmajour, devant la noblesse du Comté de Provence, je déclare publiquement ce que beaucoup redoutaient : je revendique le titre de Vicomte de Marseille. Le silence qui suit mes paroles est presque assourdissant, et je sais que cette annonce ne restera pas sans conséquence. La salle se scinde. Certains viennent me féliciter à voix basse. D'autres se concertent l'air maussade.