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Le Blog de Wookey

  • Epilogue Juin 1216

    rep.jpgSur l'éperon de Malilhères, dans sa tour carrée de pierres de schiste que le soleil couchant habillait de mille reflets dorés, un robuste chevalier d'âge mûr terminait de rentrer le bois pour la nuit. La tour se dressait fièrement entourée d'une nature sauvage et majestueuse. Les derniers rayons de lumière jouaient sur les murs, leur donnant une teinte presque magique.

    Sur l'antique chemin en contrebas, deux chevaux avançaient lentement, remontant la pente escarpée. Rien d'étonnant sur ce « grand camy de Regordane », voie de transhumance, de commerce et de pèlerinage. Pourtant, à cette heure tardive, le cavalier et son cheval de bât auraient dû hâter le pas pour espérer atteindre Génolhac avant la tombée de la nuit.

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  • Chapitre 3.15 : Le dernier pèlerinage - (1215)

    L'an dernier, maitre Pierre, curé de Saint Giniez, a eu l'idée de construire sur la colline dénommée « La Garde » qui domine le Port de Marseille, une chapelle dédiée à la Vierge Marie. Cette colline appartenant à l'abbaye de Saint-Victor, il avait besoin de mon autorisation d'entreprendre les travaux. Je n'ai pas hésité à lui permettre d'y planter des vignes, d'y cultiver un jardin et d'y bâtir une chapelle. Elle sera un phare de foi et d’espoir pour les marins et les habitants de Marseille. Je suis convaincu qu’elle apportera protection et bénédiction à cette ville que j’ai tant aimée et tous pourront la voir depuis la Terre ou depuis la mer.

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  • Chapitre 3.14 : Le retour d’Élie (1214)

    L’hiver de cette année-là n’était qu’un souffle glacial qui mordait la pierre et s’insinuait jusque dans la moelle des os. La lumière pâle du jour jetait des ombres longues sur les murs de mon château, et mes nuits n’étaient plus que fièvre et insomnie. C’est dans cet état que j’ai vu revenir Élie, après tant d’années.

    Je l’ai d’abord à peine reconnu. Ses épaules, autrefois fières, étaient affaissées, et ses yeux, qui avaient toujours brûlé d’une flamme indomptable, semblaient alourdis par un poids invisible. Pourtant, il se tenait droit devant moi, vêtu d’un manteau râpé par les voyages et marqué par la poussière de terres lointaines.

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  • Chapitre 3.13 : L’offrande - (1212-1213)

    22 juillet 1212. Une chaleur écrasante plane sur l'abbaye de Saint-Victor. La pierre ancienne semble vibrer sous le poids du soleil, témoin silencieux de cette journée particulière. Je me tiens devant l'autel, entouré des frères, les mains tremblantes mais le cœur ferme. Mon souffle est court, une douleur sourde me serre la poitrine, rappel constant de ma blessure de guerre, souvenir de la bataille de Rousset. Malgré cela, je me tiens droit, résolu.

     

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  • Chapitre 3.12 : La force de l'humilité (1211)

    Je suis dans ma chapelle, au château Babon, perdu dans mes pensées. La promesse faite le soir de Noël dernier me hante encore. Le poids du renoncement à ma vie séculière est écrasant. Devant moi, une lettre anonyme. Les mots y sont rudes, une mise en garde contre un complot visant à me discréditer avant mon départ. La peur de l’inconnu se mêle à l’inquiétude pour l'avenir.r312.jpg

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  • Chapitre 3.11 : La Résolution de Noël (1210)

    La Provence, en ce début de l’an 1210, semble plongée dans un hiver sans fin. Les récentes pluies ont imbibé la terre, laissant les champs et les routes dans un état de désordre boueux. Les paysans, modestement vêtus, vaquent à leurs occupations avec une résignation silencieuse. Je parcours les chemins entre Marseille et les commanderies éloignées de l’abbaye de Saint Victor, éprouvant un besoin croissant de me rapprocher de ces vies humbles et dépourvues de faste.r311.jpg
    Le vent glacial fouette mon visage alors que je quitte la ville pour me rendre à Psalmodie, en Camargue. Le paysage, dénué de ses teintes estivales, offre une beauté austère : des étendues marécageuses s’étendent à perte de vue, ponctuées de roseaux qui se balancent doucement sous la brise. Les flamants roses, toujours majestueux, se tiennent en groupes silencieux, leurs plumes contrastant avec le ciel gris d’hiver. Ici, parmi les hommes et les femmes qui peinent pour arracher leur subsistance à cette terre capricieuse, je trouve un écho à mes propres questionnements intérieurs.

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  • Chapitre 3.10 : La Croisade en Marche - (1209)

    Février 1209 La Provence est enveloppée d'un voile d'incertitude. Les rues de Marseille, habituellement si vibrantes de vie, sont marquées par une tension palpable. Le vent frais de la mer fouette mon visage tandis que je me tiens sur les remparts, observant l'agitation en contrebas. La nouvelle de la mort de Guillaume de Forcalquier s'est répandue comme une traînée de poudre, jetant la région dans une période d'instabilité. Mon vêtement, une tunique sombre ornée de broderies simples, contraste avec l'éclat des armures des gardes qui patrouillent le château. Arnulphe, toujours à mes côtés, commente avec une amertume contenue : « Seigneur, la maison d'Aragon ne tardera pas à faire sentir sa domination. » Je hoche la tête, le poids des événements pèse lourdement sur mes épaules. « Il nous faut agir avec prudence, Arnulphe Je vais tenter de prêter hommage au Comte de Provence, même si ma condition d'excommunié complique les choses. »r310.jpg

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  • Chapitre 3,9 : L’Hiver des Trahisons - (1208)

    Janvier 1208. Le vent froid du Mistral s'infiltre jusque dans les murs de ma demeure, apportant avec lui des nouvelles inquiétantes. C'est le vieux Bertran, un de mes plus fidèles hommes, qui m'apporte la nouvelle de l'excommunication. "Seigneur Roncelin," me dit-il, "vos alliés se détournent. Leur foi vacille sous le poids de la malédiction papale." Je le regarde, son visage marqué par les ans et les batailles, reflet du mien. La perte de mon frère Jauffre, ancien évêque de Béziers, pèse lourdement sur mon esprit. Avec lui s'éteint le dernier lien qui me rattachait à l'Église. Le château semble plus froid sans sa présence, et chaque soir je ressens le vide qu'il a laissé.r309b.jpg

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  • Chapitre 3.8 : L’Année des Excommunications - (1207)

    r308.jpgLa lumière du matin inonde la grande salle où je tiens audience. Je contemple les hauts murs ornés de tapisseries à l'effigie de saints et de scènes bibliques. Il est ironique que ces représentations sacrées soient témoins de ma déchéance spirituelle. Aujourd’hui, je reçois la missive du Pape Innocent III confirmant mon excommunication. Une sentence inéluctable, semble-t-il, pour avoir prétendument soutenu Raymond VI de Toulouse.

    Audiarz entre en trombe, son visage rougi par l'angoisse. « Roncelin, écoutez-moi ! Ne restez pas passif face à cette injustice ! Vous devez réagir, affirmer votre innocence ! »

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  • Chapitre 3.7 : La menace du Jugement - (avril 1206)

    Plus tard en cette année 1206, après avoir rendu une visite courtoise à Adalasie au parloir du couvent, je retrouve l'évêque Rainier dans le calme de la petite chapelle attenante à l'Abbaye de Saint Pons. Il est non seulement mon confesseur, mais aussi un ami de longue date. Nous nous asseyons sur des bancs de bois simple, tandis que la lumière vacillante des bougies joue sur les murs de pierre.

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