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HK 40 Sire Alexandre le Solitaire

Ni Marseillais, ni niçois, on ne sait trop d'où il venait, ni même s'il combattit réellement. Mais on vit sa silhouette ici et là, en Provence au moment des troubles.0352 _V170305716224_o.jpg

Beaucoup pensent qu'il était un de ces croisés de retour de Terre Sainte rassemblés par Pierre de Villiers, mais il semble avoir eu un caractère secret, voire ombrageux et préféré camper dans quelque bois de chêne-liège aux splendeurs romanes des châteaux provençaux.

Un chroniqueur rapporte pourtant qu'il s'arrêtait quelquefois pour peindre le portrait de quelque animal sauvage. Une chanson populaire, mais bien plus tardive, lui attribue des dons de comédien l'ayant conduit à jouer le rôle du bon romain dans un mystère de la passion.

Tous s'accordent cependant pour louer sa piété et sa sobriété de mœurs. Même s'il semble avoir développé une dilection extrême pour le fromage, mets cependant considéré à l'époque comme rustre et acceptable en temps de carême.0350 _V074016940032_o.jpg

Les chroniques aragonaises, elles, en dressent un portrait moins flatteur, l'appelant "Alexandre le querelleur", soulignant sa propension à donner son point de vue en toute occasion, même, et surtout, en présence de chevaliers de haute et ancienne noblesse. Mais toute critique venant de l'ennemi ne doit elle pas être considérée comme un compliment?

Quant à ses origines elles restent discutées. Beaucoup voient en lui un Normand qui aurait suivi Richard à la Croisade. D'autres allèguent des origines bretonnes. Lui même semble avoir fait allusion aux racines nivernaises de ses ancêtres. Bref, on ne sait pas trop et, fait rare, aucun toponyme n'est resté attaché à sa personne.

On perd sa trace dès 1203. Sans doute retourna t il vers ces régions septentrionales aux forêts profondes qui n'avaient jamais quitté son coeur.

Commentaires

  • Cher confrère,
    Vous serez intéressé d'apprendre que je viens de retrouver dans une chronique du 13eme siècle, d'un auteur encore inconnu et écrite en provençal mais conservée pour des raisons encore mal définies dans les archives d'un monastère francilien des informations qui concernent un chevalier qui ressemble en tout point à celui que vous décrivez : les armes, le caractère et la vie solitaire. Cette chronique parle d'une femme "à la peau cuivrée", portant des "habits simples" aperçue régulièrement près du campement du chevalier et même, selon certains témoignages évoqués, s'occupant de son cheval. Selon l'auteur, personne n'a pu lui parler, ni même l'approcher à moins d'une certaine distance que j'ai du mal à traduire dans notre système métrique. Selon une source qu'il "préfère maintenir anonyme", cette femme "aurait le même âge que le chevalier" et "aurait été ramenée de la croisade par Alexandre".
    Je n'ai pas encore pu tout déchiffrer tant le document est abîmé, mais il n'est pas apparemment fait aucune mention de la relation qu'entretenait Alexandre et cette femme. Tout juste apparaît il que les visiteurs du campement qu'à pu interroger l'auteur ne l'ont jamais vue dans le campement et n'ont vu aucune trace de la "présence de vie" d'une femme.
    L'auteur parle de la même période que vous concernant la "disparition sans trace" du chevalier, précisant que "la femme ne fût jamais revue" après la "disparition" du chevalier.

    Ce même document parle, toujours concernant ce chevalier, d'une "négociation" qu'il aurait menée avec succès,entre des personnages que j'arrive pas à déterminer précisément.

    Je vous envoie en pièce attachée certaines photos que j'ai pu prendre du document, notamment la description du chevalier.

    Pensez-vous qu'il s'agisse bien de la même personne ?

  • Cher confrère, c'est en effet un document particulièrement intéressant. Je suis d'accord avec votre traduction de la description héraldique des armes, qui jointe au caractère évasif du chevalier Alexandre me semble une preuve irréfutable de l'identité entre ces deux personnages.
    Toutefois, le rythme très particulier des extraits intacts me semble correspondre à une versification provençale réservée en général aux balades, genre particulièrement apprécié des troubadours de l'époque.
    Si d'un point de vue littéraire votre trouvaille est d'un intérêt indubitable, il est difficile en l'état, et faute de sources concordantes de se prononcer sur son caractère historique ou purement poétique. Il convenait toutefois d'en faire état.
    En effet, quand bien même l'historiette serait controuvée, du moins témoigne t elle de la réputation de chasteté du chevalier, et aussi du sentiment de ses contemporains qu'il revenait bien des Croisades en Terre Sainte, et qui sait? Peut être pas tout seul.
    Dans le même ordre idée, dans un extrait du Roman d'Alexandre, anonyme du XIVème siècle relatant de manière totalement légendaire la vie d'Alexandre IV de Macédoine, Bucéphale se voit attribuer des traits particulièrement orientaux (notamment un chanfrein concave) que les contemporains ne pouvaient que reconnaitre comme provenant de Terre Sainte. Faut-il y voir, le passage du temps aidant, une influence des souvenirs de l'Alexandre historique des années 1200 sur l'Alexandre légendaire? en conclure que sa monture, elle aussi revenait de Terre Sainte? Plusieurs indices me poussent à le croire.

  • Cher confrère,
    J'ai découvert de nouveaux feuillets de la chronique dont j'avais évoqué précédemment, qui étaient détachés du reste de la chronique et étaient restés collés à une autre chronique dans la bibliothèque.
    L'un va dans le sens de l'existence de cette mystérieuse femme, l'autre semble très romancé.

    Le premier feuillet, évoque le témoignage de "Rostaing, paysan venu glaner dans la forêt". Cet homme affirme avoir entendu une voix parlant dans une langue inconnue et un hennissement de cheval. Malgré la peur d'être en présence d'une sorcière, il s’approchât discrètement et vit "une femme ressemblant à une sarrasine, qui se tenait devant un cheval, dont elle caressait la tête en lui parlant". Rostaing cru reconnaître le cheval du chevalier Alexandre le Solitaire, dont il savait qu'il campait à moins de 15 minutes de marche de là. Rostaing s'avançât et interpella la femme, celle-ci "se retournât, eut un visage effrayé, montât sur le cheval et disparût avec lui au galop".
    Croyant assister à un vol, Rostaing se mit en marche jusqu'au campement du chevalier, qu'il trouvât "assis sur son cheval", qui l’interrogeât sur le but de sa venue. Rostaing lui racontât son histoire et sa crainte qu'une sorcière soit dans les parages. Le chevalier sourit et lui répondit qu'il n'avait rien à craindre et qu'aucune sorcière n'était dans les parages. Quand Rostaing lui demandât "mais cette femme ?", Alexandre lui montrât une petite clairière près du campement, lui disant qu'il pouvait aller glaner par là, puis partît.

    L'autre feuillet évoque le fait qu'une meute de loups vivait près du campement d'Alexandre. Un jour 2 enfants venant d'un village voisin se trouvèrent face à 2 loups et crièrent de peur. Le chevalier arrivât peu après, dit aux loups de partir en s'adressant à eux comme si il les connaissaient et ces derniers partirent sur le champ.
    J'ai lu sur quelques autres feuillets la présence de loups dans la forêt où vivait Alexandre le Solitaire, parfois dans la proximité immédiate, mais c'est la première fois que je lis qu'il y aurait eut une sorte de complicité entre le chevalier et les loups. Cette histoire me paraît très romancée et pourrait simplement signifier que la présence du chevalier entraînait une sorte de sécurité dans cette forêt. Qu'en pensez-vous ?

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