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HK 54 Jehan de Wallers SD


 

Cela semble une constante de tout roman d'aventures français bien ficelé que l'un des personnages principaux soit le bon vivant de service. Gourmand, musclé, bonhomme, un esprit simple mais non dépourvu d'intelligence dans un corps qui porte les traces d'un hédonisme bon enfant.

hk54-0b.jpgUn gourmand qui sait être gourmet, à moins que ce ne soit l'inverse. Mais aussi un ami fidèle, toujours présent dans les coups durs. Sachant dédramatiser les pires situations et ramener les héros les plus romantiques aux sympathiques et incontournables réalités du corps.

Astérix a son Obélix, D'Artagnan son Porthos, et la version contemporaine d'Arthur a son Caradoc.

Roncelin, lui, eut son Jehan de Wallers.

Cadet du Seigneur de Wallers, Jehan porte un chevron de sable sur les armes familiales. Quand on lui en demande la raison, il répond « Un jour de noires montagnes surplomberont le plat pays qui est le mien. A part ça, vous n'auriez pas un bout de fromage ? » Ce que bien entendu tout le monde prend pour un certain dérangment de l'esprit tant le Hainaut n'est à l'époque réputé que pour ses plaines où poussent le lin et le blé, et où paissent les vaches laitières. Mais pas pour ses reliefs.

Le Hainaut est en effet déjà le Paradis du fromage. Plus de 50 sortes cohabitent, pâtes molles, persillées, cuites, il y en a pour tout les goûts.

Mais, cadet de famille, Jehan était destiné à la prêtrise ou à une vie monastique pour laquelle sa dilection était encore fragile quand il décida de suivre la Croisade des Princes quand elle fût convoquée conjointement par Philippe de France, Richard d'Angleterre et Frédéric, Roi des Romains (et accessoirement Empereur d'Allemagne). Oubliée la fabrication du « Chaussée aux Moines », place à l'aventure !

Arrivé au Port de Marseille, il prit la barque devant la maison commune pour traverser le Lacydon et aller faire ses dévotions à Saint Victor. Cette brève expérience de navigation le convainquit qu'il n'était pas fait pour les longs voyages hauturiers.
Il fit donc, sur le chemin du retour, le détour par la plaine de Canebière et ne remit plus jamais les pieds sur un esquif.hk54-0c.jpg

En traversant les champs de chanvre, hauts comme un homme, qui bordaient le ruisseau qui descend entre les collines Saint-Charles et le plateau appelé « La Plaine » son attention fut attiré par des sanglots et des appels à l'aide.
Saisissant sa masse, (appelée, on l'imagine « Tête de Moine ») il avança dans la végétation pour découvrir une jeune femme à laquelle des marins de passage semblait vouloir faire connaître un exotisme de mauvais aloi.
Il était accompagné de sa masse, les trois marins étaient seuls, le combat était donc inégal et les malandrins s'enfuirent non sans avoir essuyé au passage quelques coups de bottes dans l'arrière train qu'ils n'avaient pas eu le temps de rechausser.

Une chose en entraînant une autre, dix ans plus tard, Jehan était toujours Marseillais, marié à la belle, et faisait partie de la garde rapprochée de Roncelin. Toujours pas fieffé, il lorgnait du coté de la plaine entre Trets et Pourrières un petit château qu' Alphonse avait confié en tenure à un chevalier catalan détesté de ses sujets. Habile politicien, Roncelin lui laissait entendre qu'à la victoire, cette bâtisse lui reviendrait avec ses terres et ses troupeaux. Hélas nos sources ne sont pas claires sur ce qu'il en advint.

 

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