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HK 60 Mandragola le Corse

De son vrai nom Diotiaiuti Mandragola est né vers 1170 à Pozzacio, près du château de Coti-Chiavari, au Sud d'Ajaccio. La légende veut que son père, en froid avec les Raimondacci qui contrôlaient la région avec le soutien de Pise, l'ait appelé ainsi parce qu'il savait qu'il ne pourrait lui même pas grand chose pour son fils, lui qui semble avoir penché pour Gênes.

Mandragola porte "de Sable à 6 Mandragores d'Argent"

 

Les sources sont rare et dispersées, mais il semble ne plus être fait mention des Mandragola, en Corse jusqu'au XVème siècle, où le nom reparaît tout près de là, du coté de Propriano ou un Simone Mandragola est le témoin co-signataire d'une cession immobilière, ce qui ne prouve que deux choses : qu'il savait écrire et qu'il était assez bien considéré pour être choisi comme témoin.

C'est à Marseille, vers 1190 qu'on trouve mention de « Mandragola le Corse » (sic) pour la première fois. On y trouve en effet mention d'une mesure de grâce accordée par le Vicomte Barral à une condamnation pour braconnage « en raison de services exceptionnels rendus à la Ville ».

Deux ans plus tard, on le retrouve à la tête des émeutiers ayant agité les quartiers du Port et envahi l'Abbaye de Saint Victor pour en exfiltrer Roncelin après la mort de Barral.hk60b310 _mandragola 5.jpg

Malgré cet épisode, il semble avoir eu les meilleures relations, un peu plus tard, certes, avec Victor de Fer, le frère du Viguier, et aussi avec Arnulphe le Normand, chef des gardes de Saint-Victor, puisque tous trois affrètent ensemble une galère marchande en 1197. Le document parle de lui en tant que « Milites Mandragola Corsicanus » (le soldat Mandragola le Corse) sans que l'on puisse le rattacher au service de tel ou tel seigneur.

En 1202 on trouve encore son nom dans un document faisant état d'une plainte contre lui pour « proxénétisme, jeu d'argent et extorsion » A propos d'une taverne dont les textes nous informent qu'il nia la posséder malgré de nombreux témoignages qui tous furent par la suite retirés.

Il meurt assassiné en 1211 par un inconnu déguisé en moine qui se perd ensuite dans la foule. Quelques semaines plus tard, Roncelin répudiera son épouse et rentrera dans sa cellule de moine obéissant enfin aux injonctions du Pape.
Seules des mauvaises langues à l'imagination fertile virent un rapport entre les deux événements.

Mandragola eut quelques enfants de diverses conquêtes mais semble ne s'être jamais marié. Aucun document ne lui donna jamais le titre de chevalier ni le moindre titre nobiliaire le qualificatif le plus honorable qui lui soit alloué étant celui de « Miles ».

Sa légende resta longtemps répétée dans la communauté Corse Marseillaise. A tel point que dans les années 1970, un gardé à vue, las de recevoir des coups de Bottin téléphonique répondait encore aux inspecteurs venus de Paris démanteler la French connection : : « Mon chef, c'est Mandragola ! »

Commentaires

  • Note : Mandragola est une légende urbaine marseillaise qui existait encore dans les années 60 dans le quartier de Vauban à l'époque où je le fréquentais. Les chenapans du quartier se déchargeait sur ce personnage imaginaire de toutes leurs turpitudes :
    - C'est pas moi qui l'ait fait, c'est Mandragola
    - Mandragola m'a obligé
    - Je l'ai pas perdu, c'est Mandragola qui me l'a volé...
    - Ce cyclo n'est pas à moi, non, c'est Mandragola qui me l'a prêté. Ah bon il est volé?
    - Oui, Monsieur l'agent, la prochaine fois je mettrais un casque. Non je n'ai pas mes papiers. Mon nom? Doumé Mandragola!
    etc...
    Tout le reste est de mon cru...

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