UA-111954829-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

HK 69 : Don Raimundo Muelas

Le Codex Massiliensis, notre source principale, montre quelques chevaliers qu'il est encore difficile d'identifier. L'un des plus récemment découverts l'a été par un Historien basé dans le Sud de l'Espagne, grâce lui soit rendu.

Raymundo naquit à Burgos en 1163. Il fut baptisé ainsi en l'honneur de Raymond, Abbé du monastère de Fitero (Pampelune) qui fonda en 1158 un Ordre militaire pour libérer l'Espagne des Maures au moment où les Templiers s'en retiraient. Il le plaça sous la Règle cistercienne. Cet Ordre, l'Ordre militaire de Calatrava, existe actuellement encore comme Ordre honorifique en reconnaissance des services rendus à l'Église catholique. Raymond fut canonisé au XVIIIème siècle

Raymundo, cadet de petite noblesse, est placé en 1170, sachant déjà lire et écrire, comme page dans la prestigieuse maison de Najera. En 1178 il suit le fils de la famille, Diego Lopez, à la Cour de Castille. Puis le suit en Navarre de 1179 à 1183 pendant son premier exil volontaire. Petit à petit, il endosse le rôle de conseiller et de secrétaire. Comme tout hidalgo bien né, il suit aussi une formation militaire complète.

C'est la période où Alphonse VIII a pour maîtresse Rahel La Fermosa (Rachel la Belle) une juive de Tolède, qui sera assassinée par l'entourage du Roi en 1183 dans un contexte d'hystérie anti-sémite.

Dans un premier temps, Alphonse VIII qui sent son trône vaciller fait mine de pardonner aux conjurés, mais il rappelle Diego López II de Haro (dit le Bon) de Navarre pour lui confier l'office d'alférez, porte-étendard, l'un des deux plus prestigieux avec celui de majordome majeur qui revient avec Raymundo « dans ses bagages ».

 Diego Lopez renforça le rôle du chef de famille au sein de son clan, favorisant ainsi le passage d'une conception "horizontale" du groupe familial à un système d'organisation familiale "vertical", le lignage. Il fut le premier de sa famille à utiliser un apellido, ou nom de famille : il fut ainsi "l'inventeur" du nom "Haro", que les notaires commencent à lui attribuer dans les documents à partir de 1184. Il fut également le premier à utiliser un symbole héraldique, le loup passant emportant un agneau dans sa gueule, attesté sur son sceau de 1198.

 A son imitation Raymundo se fit appeler Muelas, une variante locale du mot « moulin » sans doute parce que son rôle de secrétaire du Comte il devait brasser beaucoup d'informations et non comme ses détracteurs le murmuraient, parce qu'il descendait dune famille de meunier.

 Responsable de l'arrière-garde, Diego Lopez participa en 1195 à la bataille d'Alarcos contre les Almohades, et à la défense du territoire à la suite de la déroute castillane. Le souverain le mit à l'écart à partir de 1199, lorsqu'il perdit l'office d'alférez au profit du comte Alvaro Núñez de Lara.

 Raimundo adopta le chêne comme emblème, comme signe de fidélité inébranlable. A la suite de la défaite d'Alarcos, il ajouta un corbeau sur le chêne.

 A ce moment là, Diego Lopez charge Raimundo d'une mission secrète à Marseille. Quel pouvait être le but de cette mission ? Nos sources ne nous permettent pas d'en être certain. Le Roi de Castille fait alors de grands efforts pour s'entendre avec ses voisins de Leon et d'Aragon, mais la concurrence existe, et des renseignements de première main sur les affaires de Provence où s'est englué l'Aragon valent de l'or.

 En partant pour Marseille Raimundo transforme son bouclier en ajoutant cette fois en chef un échiquier. Il affecte alors le surnom d'El Ajedrecista. Il est en effet un maître consommé de ce jeu ramené en France par les croisés mais bien connu des espagnols en contact plus étroit avec les Maures, et qui fait fureur dans la haute société. Ce talent lui a toujours permis d'ailleurs de soigner son relationnel.

 En 1212, Alfonso confiera à Diego Lopez de Haro l'un des trois corps d'armée lors de la bataille de Las Navas de Tolosa qui permit aux royaumes chrétiens d'écraser la puissance des Almohades en al-Andalus. C'est là que périt Don Raimundo, fidèle comme un chêne à son protecteur.

Il avait épousé Doña Maria Alonso qui lui avait donné trois fils qu'on suppose à l'origine de diverses lignées de Muelas.

Commentaires

  • d Seul le personnage de Raimundo Muelas est inventé. Tout le reste est rigoureusement historique. Les vies d'Alphonse VIII et de son fidèle mais indocile ministre Diego Lopez de Haro sont tellement romanesques que je m'étonne qu'elles n'aient pas fait l'objet de plus de romans ou de films. Je ne fais ici que les effleurer, mais la vie d'Alphonse VIII est une mine de motifs romanesques quasi Arthuriens. Sauf qu'elle est historique.
    Entre Gauvain et Lancelot, de Haro n'est pas mal non plus.
    Quant à l'histoire de "la juive de Tolède" qui fut l'objet de quelques publications et d'un film au début du siècle dernier, elle est passée de mode. Peut être un peu de honte, en Espagne, pour affronter ce démon de l'antisémitisme?
    Il eut fallu un Perez-Reverte pour rendre justice à cette période.

Les commentaires sont fermés.