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HK 72 Camille de Gaujac

Le mistral était tombé dans la matinée, quand ils avaient quitté Saint Maximin pour la grotte sacrée. Le ciel bleu foncé de l'automne provençal s'était peu à peu voilé de filaments blanchâtres. Quand vers Midi Camille et Gabriel sortirent de l'office tenu dans la Santa Bauma, ils ne furent pas étonné de sentir fraichir le vent d'Est.

Ce pélerinage, ils en avaient longtemps parlé, sur leurs collines du piedmont cévenol. Ils l'avaient déjà fait, il y a longtemps, tout enfançons accompagné de leurs parents, d'autres chevaliers et châtelains et de l'Evèque d'Uzès. C'était une année jubilaire, sans doute la 1175ème de l'ère de Notre Seigneur Jésus.

Ils avaient résolu de le refaire ensemble, 25 ans plus tard. En pleine maturité de leur trentaine, Camlle de Gaujac et Gabriel de Pouzilhac étaient deux seigneurs voisins et amis. Leur bonne entente résultait déjàs de ce que chacun avait été élevé par les parents de l'autre, selon une tradition séculaire qui faisait que l'héritier de chaque domaine était placé très jeune comme page chez le voisin. Mais aussi leur caractère affable, rieur, et parfois taquins se complétaient à merveille.

Camille avait épousé il y a quelques années la jeune soeur de Gabriel. Gabriel, quant à lui, s'était épris de la jeune nièce de Camille, et les épousailles étaient déjà programmées pour l'été suivant.

Gaujac était un village récent, installé sur une colline depuis moins de deux siècles. Non loin de là, on pouvait encore, sur une colline voisine, apercevoir les ruines de "Gaujac le vieux" sur la colline qu'on nommait aujourd'hui Saint-Vincent et où ne subsistait qu'un petit hameau de tailleurs de pierre. Le nouveau village, baptisé en latin "Gaudiacum" s'était reconstitué autour du château bâti sur un petit éperon rocheux d'où l'on surveillait facilement la plaine de Saint-Pons.
Gaudiacum, cela fait penser à Gaudium, la Joie. Et malgré la difficulté des temps, la Joie dominait souvent dans ces collines administrée avec bienveillance par la famille de Camille depuis quelques générations.

Monté sur un superbe Alezan, Camille regardait le ciel avec fatalisme en direction de Toulon, les nuages se faisaient de plus en plus noirs.

- "Beau frère, dit-il, nous allons traverser un grain, je le crains"
- "D'ici deux heures je dirais. Nous n'aurons pas le temps d'atteindre Marseille avant ce déluge.
La voie directe étant bien trop escarpée pour la prendre dans ces conditions, ils se hâtèrent de descendre du plateau pour rejoindre le petit village d'Auriolo où ils arrivèrent trempés.

Ils allèrent se réfugier chez le châtelain local, nommé Isnart qui leur fit belle figure mais mauvaise chère. En effet, ils arrivaient tard, et d'autres pèlerins avaient déjà vidé les réserves de la modeste Maison forte, dont l'occupant était un simple chevalier loyal au Seigneur de Mison.

Si la soirée fut frugale, elle fut néanmoins joyeuse, les deux cévenols s'y entendant pour conte moult historiettes en prose ou en vers. Le vin rosé de la région aidant la bonne humeur à s’installer, un chevalier tira une viole de son étui et improvisa quelques accord pour accompagner les récits.

Il se nommait Guillaume de Gombert. Le lendemain matin, il leur proposa de faire étape dans son château, situé entre les collines de l'Etoile et le massif du Garlaban, à moins d'une journée de marche de là.

C'est ainsi que malgré eux, les deux beaux-frères furent happées par l'aventure Marseillaise. Mais ceci est une histoire que nous raconterons plus tard.


Voir Gabriel de Pouzilhac
Voir Guillaume de Gombert

Camille de Gaujac appartient à :
u104 Chevaliers de Chateau Gombert (Castrum Gumberti)

inclue dans la : Bataille des Marseillais

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