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Jean Mas (ou l'Ecuyer de Baucaire)

Jean Mas a bien participé au conflit entre Marseille et ses alliés et le Royaume d'Aragon. Mais il est surtout connu, sous le  nom de "l'écuyer de Baucaire", comme l'homme accusé d'être à l'origine de la Croisade des Albigeois.

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Rien pourtant ne le destinait à cette infamie, ni à voir son nom tellement honni que les chroniqueurs s'efforcèrent d'en effacer la trace.

Ce n'est que très récemment, par le biais d'une allusion dans le Codex Massiliensis que son nom fut révélé, et que des recherches purent être entamées pour tenter de reconstituer sa biographie.

Jean Mas9_5080835080104968192_n.jpgJean nait sans doute dans une famille de paludiers des bords de l'étang de Thau. C'est en tout cas ce qui est noté dans un registre de la Cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul de Maguelonne. A l'époque, l'Evèque Jean de Montlaur achève de faire construire la nef. Le jeune enfant abandonné par ses parents incapables de le nourrir est recueilli par les chanoines, baptisé Jean, comme l'évèque et très très jeune participe au chantier.

Fort et débrouillard, il chaparde autant de nourriture qu'il peut et se fait pardonner en abattant le travail d'un adulte. Petit à petit il acquiert ainsi une force considérable mais aussi un caractère bien trempé.

C'est vers 1190 que sa route croise pour la première fois celle de Pierre de Castelnau. Le jeune aristocrate vient d'être nommé archidiacre de Maguelonne. Il n'a qu'une vingtaine d'années. Des manières réffinées, mais hautaines. Et une foi inébranlable en lui et en son destin. Que se passe t il exactement avec l'effronté carrier alors agé d'à peine 14 ans. Les sources ne le précisent pas.

Mais Jean quitte l'île de Maguelonne et se réfugie à Mauguio, alors appelé Malgoires, siège du Comté de Melgueil ou règne Raimond IV de Melgueil, fils du Comte de Toulouse et veuf de l'héritière des lieux.
Admiratif de la force herculéenne du jeune colosse. Raimond le fait entrer dans sa garde, et l'emmènera avec lui à Toulouse quand il hérite de son père la Ville et le Comté du même nom.

Devenu Raimond VI de Toulouse, son maitre lui témoigne une confiance croissante, jusqu'à l'envoyer, en 1200 commander une petite troupe de sergents Toulousains qu'il met à la disposition de Bertrand de Comminges, chargé d'appuyer les Marseillais dans leur révolte contre le Roi d'Aragon.
Ayant fait la preuve de ses capacités dans ce rôle, Comminges lui confie ensuite la formation d'une autre unité de fantassins, à partir des sergents ayant accompagnés divers chevaliers rassemblés là.

voir cette unité

Mission dont il s'acquitte avec tant d'efficacité que Comminges recommande au Comte de Toulouse de faire de ce sergent d'arme sun Ecuyer et d'entamer sa formation au combat à cheval qui doit en faire un chevalier. Raimond tergiverse un peu, peu pressé de se séparer de son homme de confiance.

Installé à Baucaire, Jean l'Ecuyer y entame vers 1204 sa formation sous la supervision des chevaliers toulousains qui tiennent le très important point de franchissement du Rhône face à Tarascon.

Le 15 janvier 1208, Jean revient d'Arles quand il croise sur son chemin Pierre de Castelnau. Pierre, devenu entretemps légat du Pape chargé d'extirper l'hérésie Cathare, revient de Saint-Gilles où, fidèle à son caractère difficile, il a eut un entretien orageux avec Raimond qui s'est terminé par rien moins que par l'excommunication de ce prince très pieux, petits fils de Raimon IV de Saint-Gilles, chef des Premiers Croisés !

Que se passe t il alors entre l'aristocrate plein de morgue et l'ancien manœuvre chassé de Maguelonne? La situation est explosive, et quand Castelnau traite Raimond d'hérétique, les nerfs de Jean lâchent et il embroche l'impudent tout net.

L'enquête mandée par le Pape parviendra à identifier l'assassin, mais sans autre précision que la mention d'un "Ecuyer du Comte de Toulouse venu de Baucaire". Aucune preuve tangible ne sera rapportée, seuls les témoignages des compagnons de route de Pierre seront entendus, et eux ne pouvaient pas reconnaitre Jean ni le nommer. Raimond VI sera tenu pour responsable et la Croisade sera lancée contre lui.

Jean Mas adoubé entretemps chevalier, décédera en 1213 à la bataille de Muret, sous les ordres, ô ironie, du Roi d'Aragon qu'il avait combattu en 1200, et devenu entretemps le dernier allié du Comte de Toulouse.

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