Croisé, appartenant à la famille d'Albon,
L'illustre famille d'Albon émerge au 11ème siècle entre le Rhône et les Alpes. On ne compte plus les villes et les châteaux qu'ils contrôlent, tant en tant que seigneurs que d'évèques ou d'abbés. L'ainé est la plupart du temps évêque
, le cadet seigneur, et ils se favorisent l'un l'autre tant et si bien qu'au début du 13ème siècle émergeront les deux Dauphinés quasi-souverains d'Auvergne et de Viennois aux mains de deux cousins germains.
Mais ce Guigues là n'est pas de la branche ainée de la famille. Il est de ces puinés que l'on place comme des pions sur un échiquier pour verouiller le plateau. Lui a hérité de Curis, dans les Monts d'Or, sur la rive occidentale de la Saône, au Nord de Lyon.
Curis occupe les bords d’un petit vallon des monts d'Or, vallon creusé par le ruisseau du Thou qui coule du sud au nord pour rejoindre la Saône au hameau du Pontet. Le terroir, calcaire et sec est assez pauvre, à l’exception de deux beaux plateaux de culture : le Montellier à proximité du cimetière moderne, et les Avoraux, aux confins d’Albigny-sur-Saône.
Fort, brave et d'une droiture frisant la naïveté, il a été choisi par les chefs de famille pour les représenter à la Croisade. Il porte donc les anciennes armes de la famille d'Albon, qui seront bientôt remplacés par les fameux Dauphins. Coincé à Marseille par les événements, et se sentant en dette envers les autres croisés, il se joint aux combats, sous la bannière de Pierre de Villiers.
Il est possible aussi que les visées familiales sur le Champsaur, menacé par le Comte de Provence aient joué.