Cousin germain de l'Archevèque d'Embrun, Guillaume de Champsaur, le seigneur de Saint Bonnet, voit sa position de chef de la famille de Bonne éclipsée par la gloire du prestigieux ecclésiastique.
Il commande pourtant toute la vallée du Champsaur, avec des hommes liges défendant tous les accès à sa vallée, notamment au tout récent chateau d'Ancelle, qui commande un fructueux péage entre le Champsaur et le Briançonnais.
Aussi, quand il reçoit le ban du Comte de Forcalquier, il prend la route d'Embrun pour prendre le conseil de son sage, distingué et puissant cousin, dont il sait qu'il prend ses ordres directement du Pape.
Inquiet de la puissance aragonaise montante, le Saint Père laisse l'église provençale adopter une neutralité bienveillante envers Marseille. Même s'il est personnellement fâché contre Roncelin qui a abjuré ses voeux monastiques, il mettra sa colère de coté jusqu'en 1209. Du coup, en 1200, Guillaume laisse son cousin Bosonet rejoindre la petite troupe de chevaliers alpins qui se rassemble.
Bosonet, quant à lui, espère bien tirer quelque gloire personelle de cette campagne afin de faire briller le nom et les armes des Bonne ailleurs qu'au pied des autels...