UA-111954829-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

HK 56 Robert de Guyon dit le Tempéré

Les armes de Robert Guyon "D'argent au cep de vigne pampré et terrassé de sinople fruité de gueules, soutenu d'un échalas de sable" se sont transmises. Mêmes armes, même nom, ce sont sans doute ses descendants qui les portent encore, mais aucun document ne permet de le prouver.

Bien sûr tout le monde connaît Guyon le Tempéré, héros spenserien de la Tempérance, célébré dans le livre II du célébrissime recueil « The Faërie Queene »

Strictement définie, la tempérance est la vertu de la retenue et de la modération face aux passions extrêmes, aux actions, aux désirs, et ainsi de suite. Tout cela est bel et bon, mais il y a un petit problème, car ce qui est extrême dans certaines circonstances peut être modéré dans d'autres.

Cependant, nous pouvons penser à Guyon lui-même comme traversant cette instabilité et incarnant non seulement la tempérance parfaite, mais le défi de l'application de la tempérance dans différents contextes.
Parfois, par exemple dans le château d'Alma, la tempérance implique de dire oui et de montrer de la curiosité. D'autres fois, par exemple avec Phaedria, la tempérance consiste à dire non et à partir immédiatement. Ce n'est pas un hasard si dans ce livre II explorant le problème de la tempérance, il y a littéralement un personnage nommé Occasion. La meilleure définition de la tempérance que nous obtenons dans le texte vient du Palmer qui dit "Mais la temperance ... avec un écuyer d'or / Entre eux deux peuvent mesurer un moyen, / Fondre pour fondre dans des plaisirs sans désir, / Frire dans un deuil désanchanté ..." (II.i.57).

Mais quel rapport entre le Guyon Spenserien et ce Robert de Guyon que l'on trouve dans les registres de Saint-Victor comme vice-capitaine des gardes de 1197 à 1202 ?
Et pourquoi la tradition des bibliothécaires s'obstine-t-elle à attribuer au Guyon « historique » ces armes portant un cep de vigne généreusement porteur de raisins? Sur la seule base d'une enluminure du texte posée non loin de la mention ? C'est léger !
Peut-on interpréter ces armoiries de manière triviale, ou doit on rattacher ce symbole du vin à la tradition biblique ?

Ps 78:65 Le Seigneur s’éveilla comme celui qui a dormi, Comme un héros qu’a subjugué le vin.

Peut on oublier que c'est en changeant l'eau en vin, que Jésus, pour complaire à sa mère, révéla sa nature aux noces de Cana ?

Et que penser de la tradition catholique du temps qui réservait aux seuls prêtres la communion dans l'Eucharistie par le pain ET le vin, quand les laics se contentaient de pain ?

Derrière ce bric à brac symbolique l'historien ne peut que lever des traces factuelles ténues.
Le nom d'abord, incontestablement d'origine Normande. Il existe pourtant bien un Chatel Guyon dont la fondation est contemporaine de notre Robert, mais il se situe en Auvergne. Tandis que notre seule source, en latin précise : Robertus Guyonii ab Pagus Vastinensis, ce qui, au sens propre, peut vouloir dire qu'il venait d'un pays dévasté, mais aussi dans un sens plus restreint qu'il venait du Gâtinais.

Bref le Guyon en question est attesté à Marseille à l'époque. Il vient d'ailleurs, et disparaît ensuite de nos radars.

Les commentaires sont fermés.