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u305- 20 Arbalétriers languedociens LMI Abl (rouges et or)

Méprisés et redoutés, les arbalétriers sont au centre de toutes les polémiques. Le Pape tente à plusieurs reprises de les interdire, ou au moins d'en interdire l'usage contre les chrétiens. La mort de Richard Coeur de Lion, quelques mois auparavant d'un carreau d'arbalète sous les murs de Chalus n'a pas arrangé leur réputation.

Si l'on s'arrêtait à lire les bulles papales et les lettres épiscopales, on se demanderait comment les arbalétriers ont pu survivre à tant d'opprobre. Mais si l'on s'intéresse aux registres royaux et princiers, on se rend compte qu'en fait, seuls les Princes de haut rang et de grand pouvoir étaient en mesure de s'offrir les services de ces spécialistes qui revenaient fort cher.

0394 _Earb1.jpgA vrai dire, c'est surtout dans la guerre de siège, essentielle à l'époque, que la portée et la précision de leurs tirs étaient indispensables. Par contre en rase campagne, la cadence de feu était trop longue comparée aux archers comme les Français en feront l'amère expérience durant la Guerre de Cent Ans.

Mais en 1200, nous n'en sommes pas encore là, et l'utilisation des archers en masse n'est pas revenue à l'ordre du jour sur le continent. Entre deux sièges, les arbalétriers demeurent utiles, ne serait-ce que pour titiller l'adversaire de loin, et le forcer à réagir.

C'est pourquoi Comminges a obtenu du Comte de Toulouse le commandement d'une petite troupe d'arbalétriers mercenaires, recrutés parmi les vétérans désœuvrés des guerres anglo-française dans le Sud-Ouest. Ces rudes bonhommes sont non seulement capables de tirailler à distance, mais même de dégainer épées ou dagues pour tenir leur terrain, pour peu qu'ils n'aient pas affaire à de vrais chevaliers, bien entendu.

0396 _Earb3.jpgPour renforcer ses positions en Provence, le Comte de Toulouse détache une compagnie d'arbalétriers. L'arbalète est une arme alors très décriée et la mort récente de Richard Cœur de Lion, tué d'un carreau lors du siège de Chalus a encore terni la réputation de cette "arme de lâche".
En Europe chrétienne, l'arbalète est frappée d'anathème et son usage est interdit en 1139 par le IIe concile du Latran et confirmée quelques années plus tard, en 1143, par le pape Innocent II, qui menace les arbalétriers, les fabricants de cette arme et ceux qui en faisaient le commerce d'excommunication et d'anathème. Cette interdiction, par ailleurs valable uniquement pour les combats entre chrétiens, reste médiocrement observée par les princes d'Occident, malgré les efforts du pape Innocent III pour réaffirmer, en 1205, les interdits du concile du Latran II, à tel point que l'arbalète est privilégiée à l'arc à cette époque.
L’efficacité de ces armes faisait de ceux qui les maniaient des soldats d'élite, très prisés, et très bien payés, ce qui leur permettait l'achat d'équipements de qualité. Les indications de l'époque font état des arbalétriers comme les troupes les mieux payées des armées occidentales, et parfois même mieux équipées que certaines classes de chevaliers.
C'est ainsi que dans l'unité que je vous présente, de nombreux soldats sont casqués et parfois même équipés de pièces d'armures.

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