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récit

  • Chapitre 3.5 : Un mariage de convenances - (1205)

    Le froid mordant de l'hiver n'a pas ralenti les affaires à Marseille. Les marchands se pressent toujours sur les quais, apportant des nouvelles des lointaines contrées. Les navires déchargent épices, étoffes et rumeurs, et les affaires se cr305az.jpgoncluent d'un geste assuré malgré l'air glacé qui s'insinue jusque sous les manteaux de laine.

    Ce matin, je rencontre Audiarz pour la première fois. Elle est la fille d'un riche marchand, et sa réputation la précède. On parle d’elle comme d’une femme d’une rare beauté, mais aussi d’un esprit vif et acéré, capable de tenir tête aux plus habiles négociateurs de la ville.

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  • Chapitre 3.4 : La balance des destinées - (1204)

    r300moulins.jpgLe soleil perce les brumes matinales, illuminant les travaux de l'abbaye de Gémenos. Le bourdonnement des ouvriers s'accorde au murmure des prières. Adalasie, aux côtés de Gersande, supervise les avancements avec une détermination calme. De temps à autre, elle sollicite mon avis, une lueur de respect dans son regard, à laquelle je réponds avec une détente calculée.

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  • Chapitre 3.3 : La séparation - (1203)

    L'année s'étire comme un fleuve lent, chaque mois marqué par des nouvelles venues de contrées lointaines. À Marseille, les marchands affluent, apportant avec eux des récits de batailles, de trahisons et de bouleversements.r303.jpg

    En janvier, la nouvelle de la reprise et du pillage d'Angers par Robert de Tourneham pour le roi Jean sans Terre se répand rapidement. Ponce Vitali, l'un des marchands les plus influents de la ville, m'informe de la situation. "Jean va perdre la Bretagne," dit-il avec un soupir, « mais il semble vouloir reconquérir le territoire. » Chaque mot, chaque regard est empreint de la conscience que ces conflits éloignés ont des répercussions sur nos vies. Vitali est un homme de petite stature, mais son port altier et ses yeux perçants dégagent une autorité naturelle. Son visage, marqué par les années passées en mer, reflète la sagesse et l'exrapérience d'un homme habitué à affronter les tempêtes.

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  • Chapitre 3.2 : Tentations - (1201-1202)

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    Sous le grand soleil de Marseille, le port bruisse d'activité. Les derniers croisés rentrent chez eux, leurs récits émaillés d'héroïsme, de larmes et de foi. Je suis là, aux côtés de l'évêque Rainier, accueillant chaque contingent avec honneur. Les jeunes débordent d'espoir, les vétérans portent les marques de la souffrance. Et pourtant, derrière ces cérémonies, je sens l'urgence que l'Église insuffle : ne pas s'attarder, car la paix reste fragile.

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  • Chapitre 3.1 : Une année d’accalmie - (1201)

    Troisième Partie

    Chapitre 3.1 : Une année d’accalmie - (1201)

    Marseille, en ce matin de janvier, sommeille encore sous une épaisse couverture de brume. Depuis ma fenêtre, je contemple le port qui s'éveille lentement. Des voiles blanches percent la grisaille, comme des spectres surgissant d’un rêve. Je me prends à envier ces navires qui partent, libres, vers des horizons que je n'atteindrai jamais. Mon rôle me retient ici, entre ces murs de pierre et ces responsabilités qui m'étouffent.

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  • Deuxième interlude : Trois Cavaliers

     

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    Trois cavaliers étaient attablés dans la minuscule auberge d'Aramon. L'un était petit, la peau mate, d'énormes poches sous les yeux et une silhouette qui faisait plus penser à un marchand grassouillet qu'au fin diplomate et habile guerrier qu'il pouvait être aussi. On l'appelait Elie le Syriaque, l'autre, Bondurand, était très charpenté avec des yeux gris clair plissés comme un Magyar. C'est le troisième , Bernard, un grand chevalier aux cheveux d'argent avec des manières de fin lettré qui ouvrit la discussion :

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  • Chapitre 2.16 : La Trêve de Noël (Décembre 1200)

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    Décembre débute dans une fraîcheur humide à Marseille. Les vents marins, bien que modérés, s

    emblent glisser jusqu’à mes os affaiblis. Depuis ma blessure au thorax, je peine à respirer librement. Chaque inspiration est une épreuve, comme si le poids de la guerre continuait à peser sur ma poitrine. Pourtant, l’heure est aux négociations. À Saint-Victor, sous l’égide du légat pontifical, les factions se préparent à discuter de paix. Je devrais me réjouir de cette opportunité, mais je ne ressens qu’un profond détachement, comme si l’issue était déjà scellée, à l’image d’un livre que Dieu seul peut clore.

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  • Chapitre 2.15 : Les cicatrices de la guerre (Octobre-Novembre 1200)

    La cité d’Arles, reprise par les Catalans, portait les stigmates profonds de son siège. Les murailles ébréchées et les maisons écroulées composaient un tableau d’une mélancolie austère. Les rues empestant la suie et la boue étaient hantées par des âmes errantes, victimes de la guerre, tâchant de reconstruire un semblant de quotidien. Les drapeaux catalans flottaient sur les remparts, mais cette victoire symbolique semblait creuse, marquant davantage un retour forcé à l’ordre qu’une véritable résolution du conflit.

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  • Chapitre 2.14 : La chute d’Arles (septembre 1200)

    Je m’éveille ce matin sous le souffle léger de la brise marine, qui apporte avec elle les senteurs salées de la Méditerranée. Le chant des mouettes me parvient par vagues, mêlé au grondement lointain des charrettes sur les pavés et au cliquetis des cordages des navires dans le port. Les murs épais de l’abbaye de Saint-Victor renvoient une fraîcheur bienfaisante, un contraste saisissant avec la moiteur estivale qui règne dehors. Cependant, cette fraîcheur ne parvient pas à alléger mon âme, alourdie par les tourments.

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  • Chapitre 2.13 : Entre la vie et la mort (6 au 30 Août 1200)

    r212.jpgLorsque je réfléchis à ces jours sombres, je ne saurais dire avec précision où la réalité s'arrête et où commence le délire. Ma blessure m'a laissé plongé dans un abîme de souffrances et de visions confuses, entrecoupées de brefs éclats de lucidité. Ce mois d'août, je ne l'ai véritablement vécu qu'à travers un brouillard de fièvre et de cauchemars.

    Je me souviens vaguement des premiers jours, juste après la bataille. Des visages familiers apparaissaient à mon chevet : Basile, le regard inquiet, veillait à mes pansements ; Arnulphe, plus réservé, murmurait parfois une prière. Et Adalasie… J'ai vu son visage baigné de larmes plus souvent que je ne saurais compter. Elle me tenait la main, mais ses mots m'échappaient, noyés dans le bourdonnement incessant de ma fièvre.

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