Le froid mordant de l'hiver n'a pas ralenti les affaires à Marseille. Les marchands se pressent toujours sur les quais, apportant des nouvelles des lointaines contrées. Les navires déchargent épices, étoffes et rumeurs, et les affaires se concluent d'un geste assuré malgré l'air glacé qui s'insinue jusque sous les manteaux de laine.
Ce matin, je rencontre Audiarz pour la première fois. Elle est la fille d'un riche marchand, et sa réputation la précède. On parle d’elle comme d’une femme d’une rare beauté, mais aussi d’un esprit vif et acéré, capable de tenir tête aux plus habiles négociateurs de la ville.