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récit - Page 3

  • Chapitre 2.2 : La bataille du Bac de Tarascon.

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    Le tumulte de la bataille m’enveloppe comme un brouillard de fumée et de cris. Le soleil de mars perce à peine la brume levée par les chevaux et les hommes. Je ne vois que des éclats : le scintillement des armes, le rouge du sang qui macule la terre grasse de la plaine. Tout autour, des ordres fusent, des prières se mêlent aux imprécations, des vies s’éteignent dans des hurlements ou des silences étouffés.

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  • Chapitre 2.1 : Mi-mars 1200 – À l’aube de la guerre

     
    Le vent souffle fort sur la plaine de Beaucaire, balayant les premiers herbes printanières et arrachant des lambeaux de nuages bas. Je tiens mon manteau de laine épaisse serré contre moi, observant Guilhem d’Ussel qui chevauche à mes côtés. Son visage est marqué par les semaines passées sur les routes, et ses vêtements, bien que solides, portent les traces de pluie et de boue. Malgré cela, son port reste digne, presque royal.
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  • Premier Interlude : Vent du Sud

    Les cieux habituellement si bleus s'étaient chargé de nuages d'un gris sale, rougeâtre, sablonneux. Deux chevaliers la tête renversée en arrière observaient les nues.

    En cette fin Mars, cette chaleur moîte était étrange, succédant à 3 jours de fort mistral qui avaient amené un froid perçant descendu des montagnes. Le vent avait tourné.

     

    Un cri strident répondit au coup de sifflet. Un point minuscule dans le ciel grandit soudain et sembla fondre sur eux. Ermengard tendit son poing ganté. Un oiseau de belle taille, robuste, petite tête et grande queue apparut. Les poignets saillants en vol, les tarses couverts de plumes, elle se posa avec délicatesse sur le cuir épais du gantelet.

     

    - Vous semblez tout droit sorti d'une enluminure d'un traité de fauconnerie, mon ami.
    - Mon cher Alexandre, la chasse au Faucon nous vient d'Orient, comme la Sainte Religion, les prunes et les roses.
    - Elle est pourtant interdite par le Temple !
    - Mais abondamment pratiquée par l’Hôpital ! Et puis là n'est pas la question, puisque Bonellie ne chasse que pour elle. Nous avons d'autres rapports, vous le savez...

    Bonellie, restaurait ses 4 livres de chair et de plumes des quelques gorges froides que lui tendait Ermengard. Le rapace de 8 empans d'envergure, son plumage dorsal brun foncé, était orné entre les épaules d’une tâche pâle typique de l’espèce. Le dessous des ailes était sombre avec le bord antérieur blanc et la poitrine ainsi que le ventre blancs tachetés de flammèches brunes. Le contraste entre le dessous du corps clair et les ailes sombres, comme brûlées, était saisissant. Son bec était gris bleu, la cire et les patte jaunes et l’iris des yeux prenait selon les reflets des teintes orangées comme si des flammes lui sortaient du regard.

    - Il a quand même une drôle d'allure votre « faucon ». Je n'en ai jamais vu de semblable. Reprit le chevaler vêtu de bleu sombre. Ni d'aussi grand.

     

    Dame Bonellie n'est point fauconne, mais aigle coxée. Nous sommes de vieux amis. Elle a accepté de devenir mon amie le jour où je défendis sans succès la vie d'un chevalier italien assailli par des sarrasins dans les montagnes au dessus de Béryte, près du ruisseau du Chien.
    Blessé moi même, je restai près d'un mois aux bons soins d'une famille syriaque, caché dans sa maison de pierres blanches surmontée d'une treille à la mode de là bas. L'oiselle, tout jeune alors, et qui avait appartenu à l'italien, avait reçu une flèche lors de l'assaut et je la soignai en me faisant soigner. Depuis nous cheminons ensemble, tant qu'elle le veut bien.

     

    Et que vous dit votre espionne céleste ?

    - Rien de bien clair, je le crains, mais je pense que nous devrions aller voir vers le fleuve, elle a eu quelques mouvements étranges en le survolant. Soyons discrets.

     

    Alexandre et Ermengard chevauchaient depuis le matin. Ils attachèrent leur chevaux à un arbre et cheminèrent quelques toises entre amandiers et vignes pour atteindre la lisière boisée qui cachait presque entièrement le cours du Rhône. Ils n'eurent pas besoin de se découvrir pour comprendre la situation.
    Des barques de toutes tailles remontaient le courant à force de rames et profitant du vent du sud, chargé de nuages de boue. Des cris en langue sarrasine s’échangeait. Des hommes au teint mat, brûlé par le soleil s'affairaient sur les ponts.

    - Ventre-dame, voilà qui est fâcheux murmura Alexandre. Il faut en avertir messire de Villiers de toute urgence. Il est céans au château des Baux, ce n'est qu'à deux heures de cheval.

    - Comminges doit aussi être prévenu à Saint-Gilles, je vais galoper jusqu'à Tarascon et faire sonner le Tocsin, Beaucaire le relaiera jusqu'à l'Ost Toulousain. Répondit le chevalier Picard.

    Ils repartirent en courant vers leurs chevaux. Alexandre pris directement le chemin de l'Orient et Ermengard, du Nord.

    Il coupa à travers champs pour retrouver la route d'Arles à Tarascon. Son lourd cheval alezan aux crins lavés prit le trot.

    A mesure qu'il remontait le cours du Rhône il observait Bonellie qui faisait des cercles autour d'un point précis. Au long des années, il avait appris à interpréter la moindre inclinaison de sa tête, de ses membres, la plus imperceptible modification de son vol, jusqu'à sa vitesse ou son altitude. Parfois, il lui semblait voir par ses yeux le monde tel une carte se dérouler loin au dessous de lui. Il mémorisa l'endroit puis siffla brièvement « Kiiiiyaak ».

    Une heure plus tard, il sauta de son cheval sur le perron de l'église de Tarascon et se saisissant de la corde de chanvre se mit à sonner un tocsin à toute volée. S'arrêtant de temps en temps pour écouter la réponse qui ne venait pas de l'autre coté du fleuve, il reprit sa sonnerie frénétique.

    Enfin, du clocher de Beaucaire, un écho lui parvint. L'alerte était donnée.


     

  • Chapitre 1.18 : Mars 1200 – Les prémices du printemps


    Les premières pluies de mars martèlent les collines, transformant chemins et sentiers en bourbiers impraticables. Bien que les escarmouches se fassent rares, je sais qu’Alphonse de Barcelone n’attend qu’une accalmie pour reprendre ses attaques. Mais cette pluie, en ralentissant ses cavaliers comme les nôtres, nous offre un répit.

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  • Chapitre 1.17 : Février 1200 – L’appel des armes

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    Les premiers rayons du soleil, pâles et hésitants, percent à travers les collines boisées autour de Septèmes-les-Vallons. L’air glacé de février transporte une odeur de terre humide et de bois brûlé, mêlée à celle, plus âcre, des campements militaires. Le froid saisit les visages et raidit les membres, mais l’activité fébrile ne faiblit pas.

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  • Chapitre 1.16 : Mars à Juin 1199 – L’ombre de l’échec

    r11b.jpgLe printemps tarde à s’imposer cette année. Les plaines provençales, pourtant connues pour leur floraison précoce, restent marquées par les traces d’un hiver persistant. Sur les chemins boueux et dans les villages aux toits de tuiles abîmées, les habitants parlent de mauvaises récoltes à venir, et les rumeurs de guerre n’apaisent pas les esprits.

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  • Chapitre 1.15 : Décembre 1198 – L’hiver des alliances

    Le  port de Marseille semble presque figé sous la neige qui, tombée à gros flocons durant la nuit, a tenu jusqu’au matin sur les collines environnantes. Près des quais, elle a déjà fondu, mélangée à la boue et aux déchets charriés par les activités incessantes de la ville. L’air, mordant, s’insinue sous les manteaux épaissis de laine, rappelant à chacun que, même ici, le froid n’épargne pas les hivers.

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  • Chapitre 1.14 : Novembre 1198 – Le fardeau du commandement

    r9.jpgJe regagne l’enceinte de la Vicomté, encore troublé par ma confrontation avec Adalasie. Mais il n’y a pas de place pour le sentiment dans la mêlée politique qui m’attend. À peine revenu, je me plonge dans les affaires du gouvernement, l’esprit alourdi par les rumeurs insistantes de guerre. Alphonse II de Barcelone ne se contente plus de menaces : ses manœuvres deviennent pressantes, et les récents affrontements à Aix laissent présager un conflit plus vaste.

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  • Chapitre 1.13 : Octobre 1198 - "Les Larmes d’Adalasie"

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    Je pousse la porte de mes appartements, et elle est là, debout près de la fenêtre, baignée dans la lumière douce de la fin du jour. Adalasie. Ses cheveux, plus sombres qu’à notre mariage, tombent en boucles épaisses sur ses épaules. Elle porte une robe simple, d’un bleu profond, qui contraste avec la pâleur de sa peau. Quand elle se tourne vers moi, ses yeux me frappent. Ce ne sont plus ceux d’une jeune fille, innocents et pleins d’admiration. Ce sont ceux d’une femme, brûlants de colère et de douleur.

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  • Chapitre 1.12 : L'enlèvement (1198)

    La brise matinale qui souffle sur Marseille semble porter avec elle un pressentiment. Je sens le poids de mes choix, ces derniers mois étant marqués par des écarts que je n'ai pas su maîtriser. Adalasie, mon épouse, ressent ce que je tente de lui cacher. Son regard est interrogateur, empreint d'une tristesse silencieuse. Ce matin, alors que je me prépare à quitter notre demeure, elle m'interpelle doucement.
    « Roncelin, ça fait des semaines que je te sens distant. Tu n'es plus le même. Y a-t-il quelque chose que tu ne me dis pas ? »

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