Les premières pluies de mars martèlent les collines, transformant chemins et sentiers en bourbiers impraticables. Bien que les escarmouches se fassent rares, je sais qu’Alphonse de Barcelone n’attend qu’une accalmie pour reprendre ses attaques. Mais cette pluie, en ralentissant ses cavaliers comme les nôtres, nous offre un répit.
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Chapitre 1.17 : Février 1200 – L’appel des armes
Les premiers rayons du soleil, pâles et hésitants, percent à travers les collines boisées autour de Septèmes-les-Vallons. L’air glacé de février transporte une odeur de terre humide et de bois brûlé, mêlée à celle, plus âcre, des campements militaires. Le froid saisit les visages et raidit les membres, mais l’activité fébrile ne faiblit pas.
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Chapitre 1.16 : Mars à Juin 1199 – L’ombre de l’échec
Le printemps tarde à s’imposer cette année. Les plaines provençales, pourtant connues pour leur floraison précoce, restent marquées par les traces d’un hiver persistant. Sur les chemins boueux et dans les villages aux toits de tuiles abîmées, les habitants parlent de mauvaises récoltes à venir, et les rumeurs de guerre n’apaisent pas les esprits. -
Chapitre 1.15 : Décembre 1198 – L’hiver des alliances
Le port de Marseille semble presque figé sous la neige qui, tombée à gros flocons durant la nuit, a tenu jusqu’au matin sur les collines environnantes. Près des quais, elle a déjà fondu, mélangée à la boue et aux déchets charriés par les activités incessantes de la ville. L’air, mordant, s’insinue sous les manteaux épaissis de laine, rappelant à chacun que, même ici, le froid n’épargne pas les hivers.
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Chapitre 1.14 : Novembre 1198 – Le fardeau du commandement
Je regagne l’enceinte de la Vicomté, encore troublé par ma confrontation avec Adalasie. Mais il n’y a pas de place pour le sentiment dans la mêlée politique qui m’attend. À peine revenu, je me plonge dans les affaires du gouvernement, l’esprit alourdi par les rumeurs insistantes de guerre. Alphonse II de Barcelone ne se contente plus de menaces : ses manœuvres deviennent pressantes, et les récents affrontements à Aix laissent présager un conflit plus vaste.
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Chapitre 1.13 : Octobre 1198 - "Les Larmes d’Adalasie"
Je pousse la porte de mes appartements, et elle est là, debout près de la fenêtre, baignée dans la lumière douce de la fin du jour. Adalasie. Ses cheveux, plus sombres qu’à notre mariage, tombent en boucles épaisses sur ses épaules. Elle porte une robe simple, d’un bleu profond, qui contraste avec la pâleur de sa peau. Quand elle se tourne vers moi, ses yeux me frappent. Ce ne sont plus ceux d’une jeune fille, innocents et pleins d’admiration. Ce sont ceux d’une femme, brûlants de colère et de douleur.
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Chapitre 1.12 : L'enlèvement (1198)
La brise matinale qui souffle sur Marseille semble porter avec elle un pressentiment. Je sens le poids de mes choix, ces derniers mois étant marqués par des écarts que je n'ai pas su maîtriser. Adalasie, mon épouse, ressent ce que je tente de lui cacher. Son regard est interrogateur, empreint d'une tristesse silencieuse. Ce matin, alors que je me prépare à quitter notre demeure, elle m'interpelle doucement.
« Roncelin, ça fait des semaines que je te sens distant. Tu n'es plus le même. Y a-t-il quelque chose que tu ne me dis pas ? » -
Chapitre 1.11 : 1197 – Le Chaos et les Conséquences
Le port de Marseille, ce matin-là, est baigné d’une lumière intense, le ciel est d'un bleu foncé qui à lui seul m'informerait du Mistral violent si je n'entendais pas les rafales faire claquer les volets de bois. Les quais s'animent pourtant d’une agitation familière : marins, marchands et chevaliers se croisent, les uns préparant des navires pour le large, les autres discutant des dernières nouvelles venues de l’étranger. Le vent soulève violemment les pans de mon manteau écarlate, brodé du lion de ma maison. Je me tiens sur le promontoire du château Babon, le regard fixé sur l’horizon, mais mon esprit est tourmenté par des affaires plus personnelles. -
Chapitre 1.10 : La Tentation du Corps (1196)
L'année 1196 s’ouvre sur une étrange accalmie. Les conflits politiques semblent suspendus, offrant à la ville un répit bienvenu. Pourtant, cette trêve n’est qu’apparente. En moi, les luttes ne font que commencer.
Les jours s’étirent, et avec eux viennent des distractions que je n’avais pas envisagées. Mon fief est un carrefour d’âmes et de corps, et les femmes qui gravitent autour de moi sont autant de tentations. Chacune d’elles, à sa manière, perturbe l’équilibre fragile de ma vie.
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Chapitre 1.9 : 1195 Le Fardeau de l’Honneur
L'année 1195 marque un tournant décisif dans ma vie. Après les tumultes de l'année précédente, il est impératif de reprendre en main mon destin. Les manœuvres d'Alphonse d'Aragon ont ébranlé ma position, mais elles ont aussi réveillé en moi un désir profond de renouveau, tant physique que mental. Le chemin est ardu, mais nécessaire.
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