Un fragment de la balade des niçois par Vincent Herelle
En ce matin d'hiver de l'an de Notre Seigneur 1200, le guetteur de la tour de Turbia vit une colonne de cavaliers avancer sur le grand chemin qui venait d'Ysia . Ils allaient passer devant la ville ou du moins sur son col. Il sonna de la trompe. Un homme apparut. Point n'était besoin de l'entendre pour deviner qu'il était d'origine ligure de l'Est et son accent chantant le confirmait. Son nisart sentait fort l'italique mais on le comprenait bien. En outre, il était très respecté. Ce matin, il portait une épaisse casaque de bœuf bouilli sur l'épaule de laquelle étaient peintes des armes étranges : « d’or à la barre de sinople. ».